IRAN / ROJHILAT – La famille de Mohammad Mahdi Karami, un Kurde yârsân qui a été exécuté le 7 janvier dernier, a caché l’identité ethnique et relieuse de leur fils en pensant empêcher l’exécution de la peine.
Le jeune homme avait été arrêté deux jours après les protestations du 40e jour de mort d’Hadis Najafi et officiellement condamné à mort le 7 décembre 2022.
Mohammad Mahdi Karami, champion de karaté de 22 ans, a été accusé de « Moharebeh » (inimitié contre Dieu) par la première branche du Tribunal révolutionnaire islamique de la province d’Alborz, sous l’accusation de « corruption sur terre par des crimes contre la sécurité intérieure ». Sa famille kurde de confession yarsan* a déclaré sa religion « islam et chiite » en pensant qu’ainsi, il échappera à la peine de mort. Mais les mollahs ont assez d’agents pour bien connaitre les origines ethniques et religieuses de leurs concitoyens.
L’audience sur les accusations portées contre Mohammad Mahdi Karami et 14 autres citoyens en tant qu’accusés dans l’affaire du meurtre d’un membre de Basiji nommé Ruhollah Ajamian a eu lieu le 30 novembre.
Mohammad Mehdi Karami a été enlevé par les forces gouvernementales iraniennes le samedi 5 novembre 2022, deux jours après le 40e jour anniversaire de la mort d’Hadis Najafi.
Un proche de Mohammad Mahdi avait déclaré que le jeune homme a été soumis à la torture physique et mentale, agressé et menacé de viol à plusieurs reprises.
Ce citoyen kurde s’est vu refuser le droit d’accéder à un avocat pendant sa détention et même pendant l’audience.
Mohammad Mehdi Karimi, 22 ans, était originaire du village de Kotan Alia, ville de Bijar, province du Kurdistan, et résident de Nazarabad, ville de Karaj, près de Téhéran.
*Les Kurdes/yarsans sont parmi les minorités les plus persécutés d’Iran. Tous leurs droits, linguistiques, culturels, ethniques, religieux sont bafoués, ils sont emprisonnés ou tués impunément par les forces armées iraniennes. Pour info, 50% des personnes exécutées par an en moyen en Iran sont kurdes alors qu’ils ne représentent que 10% de la population d’Iran.