Il y a trois jours, un attentat sanglant frappait Istanbul et les autorités turques incriminaient immédiatement les Kurdes syriens et le PKK… A mesure que les anomalies entre les déclarations (fausses) des autorités turques et le profile des personnes accusées d’avoir participé à l’attentat font surface, on se dit que le scénariste (du MIT, d’al-Nosra, de l’Armée syrienne libre, ou de DAECH ?) qui a concocté l’attentat a dû être liquidé pour son mauvais script. En effet, selon les premières informations, la suspecte arrêtée à Istanbul vivait dans le pays depuis 2020 (et non pas une femme qui vient de débarquer d’Afrin comme le prétendaient les autorités turques) et serait une sympathisante de l’Armée syrienne libre (ASL / SFA) sous commandement turc, et aurai passait des coups de fils à un numéro enregistré au nom d’un cadre du parti ultra-nationaliste MHP…
Ahlam Albashir, suspecte accusée d’être la poseuse de la bombe d’Istanbul / Beyoglu, aurait passé plusieurs coups de fil à un autre numéro enregistré au nom de Mehmet Emin İlhan, un responsable du parti ultranationaliste MHP. (A ce sujet, le journaliste Mahmut Bozarslan se demande si les planificateurs de l’attentat d’Istanbul ne se sont pas trompés de personne quand ils ont enregistré ce numéro de téléphone au nom du responsable du MHP en pansant avoir affaire à un ancien député du « parti kurde » HDP qui s’appelle lui aussi Mehmet Emin İlhan !)
Entendu par la police, le responsable du MHP, Mehmet Emin İlhan a déclaré qu’on avait ouvert une ligne téléphonique à son insu, qu’il s’agissait d’un complot, tout en accusant le PKK d’être derrière cette supercherie!
Deux autres Syriens arrêtés avec Ahlam Albashir sont les frères Ahmed Jarkas et Ammar Jarkas. Sur des captures d’écran des profile Facebook d’Ammar Jarkas publiées sur les réseaux sociaux, on voit Ammar Jarkas sous l’uniforme de l’armée syrienne libre (ASN /SFA) partagée en 2017. Sur la deuxième capture d’écran, on voit Ammar partager un une publication (datée 2018) de son frère Ahmed participant à une foire organisée par l’association (islamique) des industriels indépendants et des hommes d’affaires turcs (Müstakil Sanayici ve İşadamları Derneği – MÜSİAD).
Le choix de la date du massacre d’Istanbul est également « curieux ». En effet, l’attentat a eu lieu la veille du sommet du G20 qui allait avoir lieu à Bali, en Indonésie, où Erdogan allait pouvoir s’en prendre aux « méchants Américains et compagnie » qui ne permettent pas à la Turquie d’en finir avec les terroristes sanguinaires kurdes en Syrie en envahissant la totalité du Rojava après Afrin et Serê Kaniyê où la Turquie et ses mercenaires armés ont commis des crimes de guerre et crimes contre l’humanité en tuant, chassant, torturant, extorquant en masse les civils kurdes.
Antécédents turcs en matière d’attentats terroristes
L’agence ANF rappelle des attentats similaires qui ont eu lieu en Turquie ces dernières années et déclare que le triumvirat du président Erdogan, le ministre de l’intérieur Suleyman Soylu et du chef des renseignements turcs (MIT) Hakan Fidan a encore échoué alors qu’ils cherchent à incriminer les Kurdes syriens pour attaquer le Rojava.
ANF écrit que « les peuples de la Turquie doivent se débarrasser du gouvernement Erdoğan-Bahçeli qui les pousse dans une impasse. Cela demande du courage, de la compréhension et l’unité des peuples. »
Voici l’article d’ANF:
Le triumvirat Erdoğan-Soylu-Fidan a encore échoué
Les peuples de Turquie doivent se débarrasser du gouvernement Erdoğan-Bahçeli qui les pousse dans une impasse. Cela demande du courage, de la compréhension et l’unité des peuples.
Le 14 novembre, 6 personnes ont perdu la vie et 81 autres ont été blessées dans un attentat qui a eu lieu sur la place Taksim, le quartier le plus populaire d’Istanbul, en partenariat avec les terroristes Erdoğan-Soylu et le service de renseignement turc MIT-al-Nosra. Alors que nous présentons nos condoléances aux familles de ceux qui ont perdu la vie et souhaitons un prompt rétablissement aux citoyens blessés, de nombreuses questions se posent : quel était l’objectif de la mentalité fasciste de l’AKP-MHP dans cette attaque et quels sont leurs nouveaux plans.
Commençons par quelques informations de fond. Alors que ce massacre se déroulait, Erdoğan s’envolait pour Bali, en Indonésie, pour le sommet du G-20. Après un court communiqué de presse à l’aéroport, avec un étrange sourire sur le visage, il avait l’air content que la première phase de son plan soit terminée. (…) Il était plutôt significatif qu’un tel massacre ait eu lieu avant un sommet critique alors qu’Erdoğan était en route.
Entre-temps, alors que ce massacre se déroulait, le ministre turc des Affaires criminelles [intérieur], Süleyman Soylu, était à une cérémonie d’ouverture à Idlib qu’ils occupent conjointement avec Al-Nosra. (…) Il a été révélé que la femme suspecte nommée Ahlam Albashir est une partisane et sympathisante d’Al-Nosra et réside en Turquie depuis 2020.
Leur plan n’a pas marché
En outre, un enregistrement vocal du chef turc du MIT, Hakan Fidan, a été diffusé avant les élections du 30 mars 2014. On entend Fidan dire que « si nécessaire, j’enverrai quatre hommes en Syrie. Je leur ferai tirer 8 missiles sur la Turquie afin de créer une justification pour la guerre. »
Maintenant, si nous pensons aux développements mentionnés ci-dessus, tout devient clair. Vous n’avez pas besoin d’être un analyste politique, un expert militaire ou même un expert du renseignement pour comprendre ce qui se passe. Une personne raisonnable peut facilement discerner des plans sales.
Les faits parlent d’eux-mêmes : ce massacre a eu lieu à un moment où Erdogan partait à la rencontre des dirigeants mondiaux et où Soylu était main dans la main avec Al Nosra.
Il y a un scénario derrière le massacre
Avant la rencontre d’Erdoğan avec les dirigeants mondiaux, Soylu allait commencer ce massacre avec Al Nosra à Idlib. Ce scénario devait être lancé avant qu’Erdoğan ne monte dans l’avion. Parce qu’Erdogan allait demander la permission aux dirigeants mondiaux pour l’invasion du Rojava lors du sommet du G-20. Dans ce scénario, Erdogan et Soylu allaient être dépeints comme des héros, et une campagne de diffamation serait lancée contre le Rojava par l’intermédiaire de la suspecte Ahlam Albashir. Cependant, ce scénario et ce plan ont échoué. Parce que tous les médias du Moyen-Orient et d’Europe ont rapporté que le massacre avait été orchestré par le triumvirat Erdogan-Soylu-Fidan.
Oui, Erdoğan, Soylu et Fidan sont les vrais terroristes. Ils veulent maintenir leur pouvoir en organisant des massacres. Même si le monde entier l’a compris, les peuples de Turquie restent encore réticents à comprendre.
Plans pour prolonger le fascisme
C’est ainsi qu’ils ont planifié le massacre. Cependant, la situation réelle devant laquelle les peuples de Turquie ferment encore les yeux est le fait que la mentalité meurtrière de l’AKP-MHP est vaincue par les guérillas de la liberté du Kurdistan. L’opinion publique mondiale est consciente du fait que la Turquie utilise des armes thermobariques, chimiques, nucléaires (…) contre la guérilla, ce qui est un crime contre l’humanité. De plus, l’armée turque brûle ses propres soldats, les frappant avec des avions de chasse, des mortiers et des obus. Et il y a aussi des tombes secrètes de ses soldats qui ont été tués par la guérilla. Tout cela a été rapporté par divers médias pendant des jours. La mentalité fasciste de l’AKP-MHP cherchait une issue, d’une part, couvrant son utilisation d’armes chimiques, l’incendie de ses propres soldats et des enterrements secrets et, d’autre part, l’impasse dans son attaque d’invasion lancée contre le Kurdistan du Sud à partir du 14 avril. A cela s’ajoutent les crises économiques, politiques et sociales que traverse le pays. De plus, à l’approche des élections, la sale alliance Erdogan-Bahceli, qui craint une défaite face aux troupes de la guérilla, veut provoquer la séparation et le conflit entre ses peuples pour maintenir leur pouvoir. L’alliance Erdoğan-Bahceli veut surtout créer un conflit turco-kurde. (…)
Cependant, les forces HPG [branche armée du PKK] et YPG ont publié des déclarations concernant ce massacre et ont déclaré qu’elles n’en étaient pas responsables. Elles ont ajouté qu’il y avait un sale plan derrière l’attaque. Le fascisme Erdoğan-Bahceli veut prolonger sa vie avec ces sales plans. Par ailleurs, l’alliance Erdoğan-Bahçeli sait qu’elle est sur le point d’échouer dans ses plans de 2023 (…). Pour cette raison, elle veut créer une atmosphère de nationalisme, de haine, de séparation et de conflit dans la société avec de tels massacres pour se débarrasser de sa situation difficile et de la réaction du peuple. (…) elle essaie de dresser les peuples turco-kurdes les uns contre les autres. Ellle veut éviter que les réactions du public ne se transforment en une réaction politique et sociale à l’échelle nationale.
Le plan sale n’a pas fonctionné
Les responsables turcs ont accusé Kobanê après l’attentat d’Istanbul. On savait déjà que le fascisme AKP-MHP planifiait une invasion contre la ville de Kobanê. L’État turc, qui a été vaincu par les troupes de la guérilla, veut se venger de l’EI [en s’en prenant] aux habitants de Kobanê. Lorsque l’Etat islamique a attaqué Kobanê en 2014, Erdogan a déclaré que « Kobanê est sur le point de tomber ». Cependant, la résistance des habitants de Kobanê et des combattants de la liberté du Kurdistan a déçu l’enthousiasme d’Erdoğan. Pour cette raison, il veut réaliser son ambition d’utiliser à nouveau les membres de l’État islamique afin de prendre une revanche historique. Il a lancé son plan pour le faire à Taksim avec un membre d’Al Nosra, les restes de l’Etat islamique. Cependant, son sale plan a été immédiatement remarqué par l’opinion publique de toute la région et du monde.
Les peuples de Turquie peuvent se débarrasser de ce problème
Si Erdoğan commence l’opération d’invasion contre Kobanê, il transformera toute la Turquie en une zone de conflit. Tous les Turcs devraient le savoir. Le peuple turc doit se débarrasser du fascisme d’Erdoğan-Bahceli [Devlet Bahçeli, chef du parti ultra-nationaliste MHP], qui trouble les peuples de Turquie avec ses sales alliances et ses provocations. La Turquie peut se débarrasser de ce problème avant les élections. Cela demande du courage, de la compréhension et de l’unité des peuples. Les peuples de Turquie peuvent se débarrasser du fascisme en s’inspirant de la rébellion et de la résistance qui ont émergé après le meurtre de Jina Mahsa Amini. Malgré une tradition étatique d’au moins deux mille ans, l’Iran n’a pas pu arrêter cette résistance. Parce qu’il y a une résistance commune des Kurdes, des Azéris, des Perses, des Baloutches et d’autres groupes ethniques en Iran. Les peuples de Turquie doivent vivre librement, démocratiquement et équitablement. Par conséquent, les peuples doivent résister ensemble contre le fascisme.