SYRIE / ROJAVA – Le 23 juin 2020, trois activistes femmes ont été tuées lors d’une attaque menée par un drone turc dans le canton kurde de Kobanê. Les victimes Zahra Berkel, Hebûn Mele Xelîl et Amina Weysî étaient des femmes engagées activement pour la défense des droits des femmes au sein du Kongra Star (Mouvement des femmes du Rojava).
Ce triple meurtre intervenait quelques mois après celui d’Havrin Khalaf, co-présidente du parti Avenir de la Syrie violée et lapidée le 12 octobre 2020 par les mercenaires de la Turquie sur l’auto-route M4, près du village de Tirwazî, entre Soulouk et Tall Tamer.
Un triple meurtre qui rappelait ceux visant des militantes kurdes à Paris le 9 janvier 2013 et à Silopi en 2016. En effet, le 9 janvier 2013, les trois militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez ont été exécutées à Paris tandis que trois ans plus tard Sêvê Demir, Pakize Nayır et Fatma Uyar, 3 autres militantes kurdes étaient exécutées par la police turque le 5 janvier 2016 à Silopi, un district de Sirnak.
Hevrin, Zahra, Hebûn, Amina, Sakine, Fidan, Pakize, Fatma… ne sont que quelques-unes des victimes de ces féminicides politiques qui sont fréquents dans le monde entier.
Les meurtres de Zehra, Hebûn et Amina, ainsi que celui d’Hevrin Xelef s’inscrivent dans le contexte du processus d’occupation turque de la Syrie du Nord, et répondent à la volonté d’arrêter la résistance des femmes, qui est un obstacle au développement du projet turc pour la région.
Le collectif Women Defend Rojava (Les femmes défendent le Rojava) publie un nouveau dossier pour rendre visible la « systématisation des meurtres de femmes activistes par les États et son utilisation pour affaiblir les mouvements qui s’opposent à leurs plans impérialistes et capitalistes. »
Dossier, publié en anglais, est à lire ici