1 – Lutter contre l’ennui. La vie des réfugiés dans les camps est rythmée par l’attente, le désœuvrement, l’incertitude de l’avenir et l’ennui. En fait de rythme il faut plutôt parler d’un grand vide aux conséquences psychologiques importantes. Subir une telle vie dans un lieu de « non terre », un lieu de transit sans perspective ni sortie peut paralyser les volontés les plus farouches et détruire les relations sociales. Cette mobilisation commune permet de « panser/penser le lieu » et donc de se l’ approprier.
2 – Coopérer à un projet collectif. Plusieurs groupes (kurdes, grecs, internationaux) différents se côtoient dans les camps. Différents par la langue, la culture, la vie quotidienne. L’enjeu est de créer les conditions pour que ces groupes coopèrent au sein d’un projet collectif, ce qui permet de se rencontrer et de tisser des liens à travers une expérience commune.
3 – créer pour la durée : Les conditions de vie mais aussi le fait que les réfugiés sont en transit (toujours en partance) font qu’il y a peu d’actions qui œuvrent (s’inscrivent) dans la durée. Tout est éphémère. La conséquence est qu’il y a rarement de passage de relais. C’est pourquoi l’idée de créer la « maison des enfants » permettra à ceux-ci de jouer et de transmettre un « jouet commun ». Depuis 5 ans que nous intervenons dans les camps nous avons dépensé des sommes importantes en achat de jouets qui n’ont pas survécu aux premières semaines de leur utilisation.
B – Qui ?
Trois groupes se côtoient , dans les camps, régulièrement depuis des années. Les kurdes des camps, les grecs (initiatives solidaires), les internationaux (Convoi solidaire, Anthropia, Enfants solidaires, Entraide internationale, Avec les grecs 56, Puissance 5, Carovana solidale per Lavrio …).
Pour les raisons ci-dessus il est importante que ces trois groupes participent au processus de construction (atelier pédagogique, création du plan de la maison, budget, recherche de matériaux et construction).
Il est évident que ce projet est ouvert à tout groupe qui souhaiterait agir concrètement.
C – Planning
ACTION | QUI | QUAND | COMMENTAIRES |
Atelier pédagogique | Rénata (Anthropia) | Septembre | Rénata va animer 3 groupes d’enfants et de mamans. L’objectif est de produire des dessins de maisons. La question posée sera «imaginez votre maison de rêve» |
Exposition des dessins | Rénata | Octobre | Les dessins des enfants et des mamans seront exposés dans le camp. |
Schéma d’une maison | Rénata | Fin octobre | L’objectif est de retenir un schéma de maison à construire |
Budget | Un groupe de réfugiés | Novembre | L’objectif est qu’un groupe de réfugiés fasse les démarches auprès des commerçants pour établir le budget de la construction |
Recherches de matériaux | Un groupe de réfugiés, les solidaires | Novembre | L’objectif est de limiter les dépenses (qui seront prises en charge par les solidaires de France et de Suisse). Les réfugiés vont collecter des palettes et des boites métalliques d’huile. Les palettes seront démontées et les boites d’huile seront ouvertes pour faire le toit de la maison. |
Construction de la maison | Un groupe de réfugiés et les solidaires grecs, français, suisses.
Autres ? |
10 premiers jours de décembre | Le prochain «convoi solidaire» sera à Lavrio dans la première semaine de décembre. Les solidaires de France seront à Lavrio pendant 10 jours. Il est donc nécessaire que l’ensemble des objectifs en amont soient réalisés pour que l’équipe du «convoi» participe à la construction. |
D – Liste des matériaux.
La liste ci-dessous n’est pas exhaustive. Elle sera complétée ultérieurement par le groupe de travail.
1 – matériaux de construction : bois (tasseaux, planches), revêtement pour la toiture, moquette, plaque de caoutchouc pour le sol…
2 – vis, clous, angles métalliques
3 – matériel de construction : perceuse, scie, cloueuse, marteaux, roues grand diamètre (la maison sera mobile)
E – Dons financiers
Nous pourrons acheter les matériaux sur place. Il nous faut donc de l’argent. Le budget sera fixé par le groupe de travail. Nous pouvons défiscaliser les dons.
Texte rédigé par Emmy (médecin psychiatre athénienne) et Jacques Leleu