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COVID19. Liberté pour tous les prisonniers politiques et ceux du droit commun

TURQUIE /BAKUR – Alors que la pandémie du coronavirus fait des ravages en Turquie et au Kurdistan du Nord, plus de 300 000 prisonniers, dont 50 000 sont des prisonniers politiques englobant des journalistes, politiciens ou artistes kurdes, sont interdits de quitter la prison tandis que les autres condamnés dont des terroristes de DAECH sont libérés petit à petit…
 
Parmi ses prisonniers politiques kurdes, il y a Selahattin Demirtas, avocat, écrivain et politicien du HDP et du DBP, des dizaines de maires comme Gultan Kisanak et des artistes comme la chanteuse kurde Nûdem Durak dont le seul crime est d’affirmer son identité kurde.

De plus en plus de voix s’élèvent en Turquie pour que tous les prisonniers politiques ainsi que ceux de droit commun soient libérés avant que les prisons se transforment en morgue.

Vous pouvez signer cette pétition demandant la libération des prisonniers : Pétition pour la libération des prisonniers politiques et les non-criminels
 
Le texte de la pétition : « Notre pays et le monde traversent une période extraordinaire. Alors qu’un virus qui se propage rapidement a conclu à des massacres, les gouvernements ont pris des mesures sévères visant à assurer la santé publique et à minimiser les pertes de vies. Pour cette raison, il est impératif de prendre des mesures d’urgence pour les prisons turques, où plus de 300 000 prisonniers sont enfermés et où quelque 150 000 agents pénitentiaires travaillent.
 
La population carcérale turque a dépassé de 100 000 personnes la capacité d’accueil du pays. Les installations pénitentiaires manquent de capacités d’isolement, d’hygiène, de nutrition et de traitement adéquats. Cette situation constitue une grave menace pour le droit à la vie de tous les prisonniers que l’État a l’obligation constitutionnelle de protéger.
 
En premier lieu, tous les prisonniers malades, âgés, femmes et nourrissons devraient être libérés d’urgence. Et le paquet de réformes judiciaires, ainsi que le projet de loi sur l’exécution des peines, mis à l’ordre du jour du Parlement dans les prochains jours, devrait être conçu dans le respect du principe constitutionnel d’égalité.
 
Dans une situation qui exige la libération des prisonniers pour sauvegarder le droit fondamental à la vie, un règlement qui maintient derrière les barreaux des intellectuels, des politiciens, des artistes et d’autres personnes qui ont été emprisonnés pour « terrorisme » pour avoir tweeté, écrit ou jouer de la musique, conduira à de nouvelles blessures dans la conscience publique.
 
Comme l’ont mis en garde les organisations internationales, des dizaines de milliers de personnes continuent aujourd’hui à être accusées de terrorisme, ce qui constitue une violation flagrante des principes de légalité, de prévisibilité, et de non-rétroactivité.
 
Des dizaines de milliers de personnes qui n’ont pas été impliquées dans la coercition et la violence ou qui ne les ont pas encouragées, ont été accusées de diriger, d’être membres ou de soutenir des organisations terroristes.
 
Des dizaines de milliers de personnes qui n’ont rien à voir avec les actions criminalisées ont fait l’objet d’enquêtes et de poursuites simplement sur la base de leurs opinions, au mépris total de l’individualité de la responsabilité pénale.
 
Afin de mettre un terme à cette illégalité, la législation antiterroriste devrait être débarrassée de toute ambiguïté de manière à protéger toutes les personnes qui n’ont pas été impliquées dans des actes de violence contre des accusations liées au terrorisme.
 
Une enseignante a été emprisonnée pour avoir « diffusé de la propagande terroriste » simplement parce qu’elle avait dit : « Les enfants ne devraient pas mourir ! Des centaines d’universitaires connus sous le nom d’ »universitaires pour la paix » ont été arrêtés et condamnés à la prison pour avoir exhorté les parties belligérantes du sud-est de la Turquie à mettre fin aux combats. Ils ont signé une déclaration qui disait : « Nous ne ferons pas partie de ce crime ». Des milliers de personnes sont toujours détenues derrière les barreaux pour avoir exprimé leurs opinions.
 
À l’heure actuelle, plus de 50 000 journalistes, écrivains, politiciens, musiciens, universitaires, défenseurs des droits de l’homme, enseignants, médecins, avocats, étudiants, hommes d’affaires et femmes au foyer sont incarcérés pour terrorisme.
 
Nous demandons la libération des personnes en détention préventive pour de telles accusations afin de protéger leur droit à la vie, soit par le biais du paquet de réforme judiciaire qui sera examiné par le Parlement, soit par des décisions qui seront directement rendues par les tribunaux. Quant à ceux qui sont condamnés, ils devraient pouvoir bénéficier des amendements. Nous demandons également la suppression des problèmes liés aux lois antiterroristes qui sont à l’origine de toutes ces injustices. »
Image : Sabiha Temizkan, la fille de la députée kurde Leyla Guven