Une pétition adressée aux autorités turques demandant la libération du journaliste kurde Ziya Ataman vient d’être lancée.
Ziya Ataman a des problèmes de santé très graves nécessitant des soins urgents, mais les autorités turques les lui refusent. Ce journaliste, emprisonné depuis plus de 3 ans, est doublement puni par le pouvoir turc. Non seulement, il n’y a aucune preuve concret contre lui, mais, en plus, des soins de santé indispensables lui sont refusés. Si rien n’est fait, ce journaliste risque de payer de sa vie le crime qu’il a commis en couvrant l’actualité kurde en Turquie. (Pétition à signer ici)
Ziya Ataman était reporter stagiaire de l’agence de presse Dicle (DİHA), qui a été fermée en 2016 par un décret gouvernemental. Ataman a été arrêté le 10 avril 2016 et a écroué un jour plus tard en étant accusé « d’adhésion à une organisation [kurde] terroriste ».
Il a eu huit audiences au cours des 1 191 jours passés derrière les barreaux. La Cour constitutionnelle turque a rejeté sa demande de libération. Les juges et les procureurs qui l’ont jugé ont depuis été poursuivis dans le cadre d’une enquête contre le mouvement Guleniste accusé d’être derrière le putsch manqué de 2016.
Le délai maximum fixé pour son arrestation, qui est de deux ans puisqu’il s’agit d’une affaire examinée par un tribunal pénal, a été dépassé depuis longtemps. Mais il est toujours derrière les barreaux de la prison fermée à haute sécurité de Van. Il attend son prochain procès qui aura lieu le 24 septembre au tribunal pénal de Şırnak.
Barış Oflas, l’avocat d’Ataman, a déclaré qu’il avait commencé son métier de journaliste en distribuant les journaux Azadiya Welat et Özgür Gündem dans le district de Beytüşebap, dans la région kurde de sud-est.
« Son seul rêve était d’être journaliste. Il a été menacé à plusieurs reprises par la police. Ils voulaient qu’il ne distribue pas ces journaux. Lorsque les menaces ne se sont pas arrêtées, Ziya a dû quitter le quartier.
Après avoir travaillé pour Özgür Gündem pendant six mois, il a été arrêté sous le prétexte d’une attaque qui avait eu lieu dans le district. Le bureau du procureur n’avait pas présenté de preuves concrètes lors de son arrestation.
En outre, son parent, K.A. a été contraint de témoigner sous la torture et des pressions. K.A. a par la suite présenté une déclaration affirmant avoir fait ces déclarations sous menaces. Mais l’enquête et le procès se poursuivent malgré ces déclarations. Il risque une peine de prison à perpétuité. (…)
Ziya est aux prises avec des maladies de l’intestin depuis de nombreuses années. Quand il était à l’extérieur, la maladie était maîtrisée et il était soigné. Après l’entrée en prison, la maladie a commencé à se développer dans des conditions de stress et de détention.(…)
« Après nos efforts, Ziya a été envoyé à l’hôpital. On lui a prescrit des médicaments mais il n’a pas été hospitalisé bien qu’il ait besoin de recevoir un traitement régulier. Sa maladie a progressé. Il a besoin d’un traitement continu.
Bien que nous formions de telles demandes depuis plus de deux ans, nos requêtes ont été rejetées par l’administration pénitentiaire sans être prises en compte.
Une autre demande de Ziya est d’être envoyée au quartier de Nedim Türfent, qui est également journaliste et condamné à 8 ans et 9 mois de prison alors qu’il était reporter pour le DİHA. »