SYRIE / ROJAVA – Les mercenaires de la Turquie ont abattu une forêt de cèdres dans la région kurde d’Afrin. Il s’agit de la poursuite de crimes écologiques commis dans la région depuis l’invasion turque de mars 2018.
Plus de 45 cèdres forestiers rares ont été abattus vendredi dans la région kurde d’Afrin, ont déclaré vendredi des riverains.
L’exploitation forestière a eu lieu près du village yézidi de Baflun, dans le sous-district de Sharran, au nord-est de la ville d’Afrin, où se trouve le seul bosquet de cèdres connu à Afrin.
Selon des sources locales, le bosquet était composé d’environ 150 cèdres plantés il y a près de 60 ans par des habitants de la région.
Des villageois ont déclaré à North Press qu’au cours des derniers jours, des groupes d’individus avaient été vus en train d’abattre les arbres, de les débiter en petits morceaux et de transporter le bois à moto.
Le bois aurait été transporté vers des camps de personnes déplacées situés à proximité, qui restent nombreux dans la région, ainsi que vers la ville d’Azaz.
Les habitants ont déclaré avoir tenté d’arrêter l’exploitation forestière, mais n’ont pas pu empêcher l’opération, qui s’est déroulée ouvertement et sans intervention.
Les militants écologistes ont averti que la disparition des cèdres représente un dommage irréversible, compte tenu de la rareté de l’espèce et des décennies nécessaires à sa croissance.
« Cet endroit était le dernier bastion des cèdres à Afrin », a déclaré un militant écologiste local à North Press. « Il ne s’agit pas simplement de vol de bois, mais de la destruction d’un patrimoine naturel transmis de génération en génération. »
Cet incident a ravivé les inquiétudes concernant la déforestation généralisée à Afrin, où l’exploitation forestière s’est accélérée ces dernières années en raison d’un contrôle insuffisant, de difficultés économiques et de la présence continue de groupes armés liés à l’Armée nationale syrienne (ANS).
Malgré les appels répétés des organisations locales et internationales à protéger les forêts et à prévenir l’exploitation forestière illégale, les habitants affirment que l’absence de responsabilité permet aux infractions de se poursuivre en toute impunité.
Depuis le lancement par la Turquie de l’opération Rameau d’olivier début 2018, qui a placé la région sous le contrôle de factions soutenues par la Turquie, Afrin a subi une déforestation massive. North Press et d’autres médias ont documenté de nombreux cas d’exploitation forestière illégale, visant notamment les oliveraies et les collines boisées.
Les agences des Nations Unies et les ONG internationales ont exprimé leur vive inquiétude face à la dégradation de l’environnement à Afrin, établissant un lien entre la déforestation, les déplacements de population, le manque de gouvernance et l’exploitation des ressources naturelles. Des rapports ont alerté sur le fait que l’abattage massif d’arbres a nui aux moyens de subsistance locaux, accentué l’érosion des sols et aggravé la vulnérabilité climatique dans la région.
Les organisations environnementales affirment que les pressions économiques, la demande de bois de chauffage et l’absence de mécanismes efficaces de protection de l’environnement ont contribué à la destruction continue des forêts, malgré des interdictions locales sporadiques rarement appliquées. (North Press)