TURQUIE / KURDISTAN – La semaine dernière, la Cour européenne des droits de l’homme avait de nouveau ordonné la libération du dirigeant kurde Selahattin Demirtaş. En réponse, le président Erdoğan avait déclaré qu’ils s’en conformeraient « à la décision de la justice. » Depuis, c’est silence radio : Ni Demirtas, ni les dizaines de milliers d’otages politiques kurdes ne sont libérés, et ce, en pleins pourparlers de paix entre l’État turc et le PKK…
De son côté, le DEM Parti a exigé la libération immédiate de Demirtas, de celle d’Adnan Selçuk Mızraklı* et de tous les prisonniers politiques.
Le médecin et homme politique kurde Adnan Selçuk Mızraklı a été arrêté en octobre 2019 et remplacé comme co-maire de la municipalité métropolitaine de Diyarbakir (Amed) par un administrateur nommé par l’État. Sa demande de libération conditionnelle a été rejetée. Le Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM) a réagi avec incompréhension et critiques.
Le 4 septembre, Mızraklı a demandé son transfert dans une prison ouverte et une peine avec sursis. La commission d’administration et de surveillance de la prison de type F d’Edirne a examiné sa demande le 8 septembre et l’a rejetée, déclarant qu’« il n’existe aucune preuve qu’il se soit distancié de l’organisation [faisant référence au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)] durant sa détention dans notre établissement ».
Les comités agissent par vengeance
Dans un communiqué publié mercredi, le parti DEM a déclaré : « Les opinions politiques de Selçuk Mızraklı sont claires : c’est un homme politique qui a lutté pour la paix et la démocratie et qui a payé un lourd tribut en étant retenu en otage pendant des années. Le comité n’a pas à décider du contenu de la déclaration de Mızraklı ! Nous rejetons cette justification arbitraire et illégale de son refus. »
Animé par des motivations idéologiques, ce comité continue de détenir arbitrairement et par esprit de vengeance des prisonniers politiques, outrepassant ainsi ses prérogatives. Nous déclarons ce comité, qui sabote de fait le processus de paix et de démocratisation, et ses décisions illégaux et antidémocratiques. Selçuk Mızraklı et tous les prisonniers politiques doivent être libérés immédiatement. (ANF)