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KURDISTAN. Nouvelle peine de prison pour un journaliste kurde la veille de sa libération

KURDISTAN – Le journaliste kurde Sherwan Sherwani, connu pour ses enquêtes sur la corruption, a été condamné à quatre ans et cinq mois de prison, quelques jours seulement avant sa libération prévue après près de cinq ans de détention. Cette nouvelle condamnation inique – pour avoir prétendument menacé un gardien de la prison – a provoqué la colère des proches et soutiens du journaliste Sherwan Sherwani rassemblés devant le tribunal d’Erbil (Hewler).
 
 
L’avocat du journaliste a déclaré que la condamnation était « politique » et qu’ils feraient appel de la décision.
 
Sherwani a été arrêté en 2020 et condamné en 2021 à six ans de prison pour « atteinte à la sécurité nationale ». Sa peine a ensuite été réduite à trois ans, et de nouvelles peines ont été prononcées en 2023 et 2024.
 
Les organisations de défense des droits humains et les députés de l’opposition ont considéré cet incident comme une menace pour la liberté d’expression au Kurdistan du Sud, qui a été critiqué pour sa corruption et ses arrestations arbitraires.
 
La journaliste kurde réfugiée en France, Niyaz Abdulla a écrit sur son page Facebook au sujet de la nouvelle condamnation de Sherwan Sherwani :
 
« Le procès de Sherwan Sherwani (…) montre la peur [du parti KDP de Barzanî] et des agences de sécurité devant la liberté d’expression et d’honnêteté (…).
 
Masrour Barzani [Premier ministre du Kurdistan irakien] a maintenant interdit la libération du journaliste Qaraman Shukri Zinedin alors qu’il a reçu une grâce spéciale, il veut pour la troisième fois, à travers de fausses accusations portées contre Sherwan Sherwani, le garder en prison.
 
Le PDK poursuivra sa cruauté (…) en utilisant les tribunaux pour se venger (…) le nombre de crimes et de violations augmentera, les rumeurs de « liberté, démocratie, justice » resteront à jamais parmi ses partisans et membres du Congrès, comme des montagnes russes en papier.
 
Le seul moyen pour le PDK de démocratiser [le Kurdistan] est de libérer les journalistes et de mettre en œuvre les vrais principes de la démocratie, de ne pas l’utiliser comme une campagne pour tuer les journalistes (…). »
 
Concernant les prochaines élections législatives du parlement de la région autonome du Kurdistan, Niyaz Abdulla a déclaré que le PDK et ses partenaires, « profitant de l’espace juridique et de l’absence du parlement, ont saisi toute l’autorité et continuent la corruption et l’acharnement contre les journalistes ».