AccueilMoyen-OrientSyrieSYRIE. Le nouveau régime syrien accusé d'être responsable du massacre des Alaouites

SYRIE. Le nouveau régime syrien accusé d’être responsable du massacre des Alaouites

SYRIE – Reuters vient de publier un rapport sur le massacre des Syriens alaouites commis en mars dernier par des gangs islamistes, dont « la chaîne de commandement menait à Damas ». Pendant des mois, hormis quelques médias, dont les sites kurdes, personne ne voulait voir le massacre des Alaouites commis par des gangs jihadistes le long de la côte syrienne.

Une enquête approfondie menée par Reuters a révélé des massacres sanglants perpétrés contre des civils de la secte alaouite dans la région côtière syrienne entre le 7 et le 9 mars. Ces attaques ont fait au moins 1 479 morts et des dizaines de disparus dans 40 endroits différents, dans un contexte de chaos sécuritaire, de représailles et de pillages.

L’enquête, fondée sur des entretiens avec plus de 200 familles de victimes, ainsi qu’avec 40 responsables de la sécurité, combattants, enquêteurs et intermédiaires gouvernementaux, a retracé la chaîne de commandement, des auteurs directs aux personnalités proches du nouveau pouvoir syrien. Les journalistes ont également rassemblé des listes manuscrites de victimes, visionné des images de surveillance et analysé des messages Telegram créés par un responsable du ministère de la Défense pour coordonner la réponse du gouvernement.

Bien que les Nations Unies aient annoncé le 11 mars avoir recensé 111 décès, elles ont reconnu que le bilan réel était probablement plus élevé. Depuis, elles n’ont pas mis à jour leurs chiffres.

Parallèlement, le Réseau syrien des droits de l’homme a estimé le bilan des morts à 1 662 personnes, dont 1 217 tuées par les forces gouvernementales et les groupes armés, et 445 tuées par les partisans d’Assad, parmi lesquels des civils et des membres du gouvernement. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a recensé la mort de 1 557 civils, 273 soldats du régime et 259 miliciens alaouites.

Dans la première réponse officielle, le chef du gouvernement de transition syrien, Ahmad Al-Sharaa, a déclaré qu’environ 200 membres des forces de son gouvernement avaient été tués dans les événements, bien que le gouvernement n’ait publié aucun bilan des victimes civiles.

Ces massacres sont considérés comme parmi les violations les plus meurtrières depuis la chute du régime précédent et mettent en évidence l’ampleur des divisions violentes dans l’ère post-Assad, selon les conclusions de l’enquête. (ANHA)