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TURQUIE. Une journaliste kurde dit avoir été emprisonnée dans le cadre d’un acte de représailles à motivation politique

TURQUIE / KURDISTAN – La journaliste kurde, Öznur Değer a déclaré qu’elle n’avait pas été ciblée en raison de sa profession, mais parce qu’elle était une femme.

Actuellement détenue à la prison fermée pour femmes d’Erzincan, la journaliste Öznur Değer est poursuivie en justice pour ses publications sur les réseaux sociaux. Dans l’acte d’accusation, les journalistes Nazim Daşdan et Cihan Bilgin assassinés par un drone turc au Rojava sont mentionnés comme étant « membres de l’organisation [PKK] », et une photo de son frère, Abdulselam Değer (Kendal Qoser), a été utilisée comme preuve contre elle. L’audience, prévue demain, devrait attirer l’attention de nombreux observateurs, notamment l’Association des femmes journalistes de Mésopotamie (MKG), l’Association des journalistes Dicle Fırat (DFG), l’Association des droits de l’homme (IHD), l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD) et bien d’autres.

Dans un message envoyé avant l’audience, la journaliste Öznur Değer a décrit son arrestation et ses poursuites comme un acte de représailles à motivation politique et a déclaré : « Cette affaire appartient à chaque journaliste qui défend la lutte des femmes et la dignité professionnelle. À une époque où les femmes sont prises pour cible dans tous les domaines de la vie et soumises à toutes les formes de violence masculine, défendre une position de principe en tant que femme est essentielle pour toutes les femmes. J’ai été arrêtée non pas en raison de mon identité de journaliste, mais en raison de mon identité de femme, après avoir réagi aux propos sexistes d’un policier du département de police de Mardin.

Cette arrestation est le fruit d’un acte de vengeance. Ce n’est pas un cas isolé. Il concerne toutes les femmes qui défendent les valeurs et l’intégrité féministes, et tous les journalistes qui défendent l’honneur de leur profession. C’est pourquoi je crois qu’il est de notre devoir de conscience que toutes celles et ceux qui s’engagent contre le sexisme et la corruption morale soient présents à cette audience. Je tiens à remercier une fois de plus toutes les personnes qui ont fait preuve de solidarité, en particulier les femmes et nos collègues journalistes. Avec l’espoir que le 22 mai, nous sèmerons ensemble les graines de la paix sur ces terres sacrées, pour un avenir libre et pacifique pour ce pays… Avec amour et respect. » (ANF)