TURQUIE – Les arrestations massives et les violences policières ayant causé de nombreuses morts civiles lors des protestations du park Gezi de 2013 sont-elles de retour dans l’Ouest de la Turquie? En effet, on assiste à une violence policière qui n’épargne ni les journalistes, ni les défenseurs des droits humains lors des manifestations provoquées par l’arrestation illégale d’Ekrem İmamoğlu, Maire de la municipalité métropolitaine d’Istanbul, pour avoir fait alliance avec les Kurdes lors des élections municipales.
Hier soir, de nombreux manifestants ont été arrêtés et ou tabassés violemment par la police turque à Istanbul et Ankara notamment. On signale plusieurs blessés, dont certains dans un état grave. Des journalistes couvrant les protestations n’ont pas été épargnés par la police qui a violenté plusieurs d’entre eux, avant d’en détenir certains ce matin, dont l’éminent photojournaliste Bülent Kılınç et le photojournaliste de l’AFP Yasin Akgül.
Ce matin, les journaliste de NOW Onur Ali Tosun, le photojournaliste de l’AFP Yasin Akgül, le photojournaliste indépendant Bülent Kılınç et la journaliste Zeynep Kuray ont été arrêtés lors de perquisitions à domicile. Leur crime est de couvrir les manifestations populaires anti-gouvernementales.
Violences policières dans de nombreuses villes de Turquie
Les réactions à l’arrestation du maire de la municipalité métropolitaine d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu, se sont poursuivies dans de nombreuses villes tout au long de la nuit. Alors que de nombreuses personnes ont été arrêtées, les violences policières étaient filmées par les journalistes ou manifestants. Par ailleurs, la police a frappé les femmes journalistes de BirGün, Ebru Çelik et Deniz Güngör qui couvraient le rassemblement organisé à Saraçhane.
Les réactions à la détention et à l’arrestation du maire de la municipalité métropolitaine d’Istanbul Ekrem İmamoğlu, ont été vives tout au long de la nuit dernière. Hier soir, des dizaines de milliers de personnes étaient sur les places de nombreuses villes, notamment à Istanbul. Le CHP a organisé un autre rassemblement à Saraçhane hier. La police a une fois de plus attaqué la foule avec des gaz lacrymogènes, des balles en plastique et des canons à eau. De nombreux jeunes ont été battus et détenus. La violence policière a été filmée.
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues d’Adana. La foule s’est rassemblée sur le boulevard Turgut Özal dans le quartier de Çukurova et a marché vers le boulevard Uğur Mumcu. Les participants à la marche ont souvent scandé des slogans tels que « Gouvernement démission », « Erdogan démission », « Droits, loi, justice » et « Nous gagnerons en nous unissant ».
Après la marche, le groupe qui voulait marcher sur le boulevard Turgut Özal et la rue Barajyolu a été attaqué avec de l’eau sous pression, des balles en plastique et des gaz lacrymogènes. La police a battu et arrêté de nombreuses personnes.
L’arrestation d’İmamoğlu a également suscité des protestations à Ankara. Le groupe s’est rassemblé dans le parc Kızılay Güvenpark, a scandé des slogans et a porté des banderoles et des pancartes. La police est intervenue auprès du groupe qui voulait marcher sur le boulevard Atatürk. La police, qui a bloqué l’entrée de l’avenue Meşrutiyet, a attaqué la foule avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau. De nombreuses personnes ont été battues et détenues.
Un grand groupe s’est rassemblé devant le siège provincial du CHP, rue Cumhuriyet à Rize, et a marché le long de la rue Atatürk. La marche s’est terminée au Centre culturel İsmail Kahraman.
Le groupe qui s’était rassemblé dans le jardin national de Bursa a été attaqué par la police alors qu’ils voulaient marcher. De nombreuses personnes ont été battues et détenues. Le président provincial du CHP Bursa, Nihat Yeşiltaş, a été blessé à l’œil.
Des manifestations ont également eu lieu à Antalya dans la soirée. La foule, rassemblée sur la place Cumhuriyet sous la direction des Forces du Travail et de la Démocratie d’Antalya, a commencé à marcher après la manifestation. Le groupe qui s’est présenté devant le campus de l’Université d’Akdeniz a été attaqué par la police. Les manifestants ont répondu aux attaques de la police par des feux d’artifice.
Dans de nombreuses villes, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues toute la nuit.