AccueilCultureIRAN. Les Kurdes célèbrent le Newroz malgré la répression des mollahs

IRAN. Les Kurdes célèbrent le Newroz malgré la répression des mollahs

IRAN / ROJHILAT – Depuis plusieurs mois, les autorités iraniennes harcellent les civils kurdes qui portent des vêtements traditionnels kurdes que le régime iranien considère comme des symboles politiques défiant le colonialisme perse. Alors qu’on célèbre le nouvel-an kurde Newroz, la répression étatique s’est intensifiée contre les Kurdes qui portent des tenues traditionnelles lors de fêtes kurdes.
 
En décembre 2024, au moins 58 Kurdes de Mahabad, Bukan et Piranshahr – y compris des proches des civils tués lors des manifestations « Femme, Vie, Liberté » – ont été convoqués devant les autorités judiciaires pour « symbolisme » après avoir porté des « Jamaneh » (des foulards kurdes en noir et blanc à ne pas confondre avec les kéfiehs palestiniens) et des « vêtements kaki » lors de mariages.
 
Suite à ces poursuites, des vidéos de cérémonies de mariage à Sanandaj, Bukan, Mahabad, Piranshahr et Oshnavieh ont fait surface ces dernières semaines, montrant des participants portant délibérément des « Jamaneh* » et des « vêtements kaki » en signe de solidarité rappelle l’ONG de défense des droits humains, Hengaw.
 
De son côté, l’activiste kurde réfugié en Allemagne, Gordyaen B. Jermayi signale que les Kurdes du Rojhilat (Kurdistan « iranien) continuent à célébrer le Newroz, malgré répression.
 
Gordyaen B. Jermayi a écrit que:
 
1. Les célébrations précédant le Newroz dans différentes régions du Kurdistan oriental, de Maku à Îlam, ont commencé début mars avec des traditions kurdes, des chants et des danses collectives.
 
2. Dans de nombreuses régions, les gens célèbrent l’arrivée du printemps par des processions aux flambeaux et des feux de joie, des danses collectives massives et le port de vêtements kurdes célébrant le renouveau de la terre.
 
3. Au milieu de ces festivités, des organisations kurdes de défense des droits de l’homme ont signalé une incursion illégale des forces de sécurité iraniennes dans un lycée de garçons à Bukan. Des officiers iraniens sont entrés dans la cour de l’école, ont insulté et menacé les élèves et ont ordonné à ceux qui portaient des vêtements kurdes et des Jamana
 
4. (un foulard traditionnel) pour se démarquer des autres. Le directeur et le directeur adjoint du lycée de Boroujerdi sont intervenus et ont réussi à convaincre les forces de partir sans arrêter aucun élève, après s’être engagés à empêcher que de tels incidents ne se reproduisent.
 
5. Le vendredi 7 mars 2025, 60 jeunes Kurdes de Mariwan ont été convoqués par les autorités iraniennes pour avoir porté des Jamana [ou jamaneh] et des « vêtements kaki » lors des célébrations du Newroz. Ces individus ont été arrêtés pendant plusieurs heures et libérés temporairement contre une caution de 100 millions de tomans chacun.
 
6. Ils ont également été mis en garde contre la participation à tout événement de Newroz en portant des vêtements kaki ou des jamaneh.
 
8. Comité de prévention des vices, a-t-il ajouté : « Apparemment, certains individus préparent ces célébrations et collectent de l’argent auprès du public. C’est illégal, et l’identification des dirigeants et de ceux qui promeuvent de telles activités en ligne et hors ligne est à l’ordre du jour. »
 
9. Au cours des années précédentes, l’Iran a imposé des restrictions et fait preuve de sensibilité à l’égard des célébrations du Newroz kurde et des tenues traditionnelles kurdes, en recourant souvent à la répression des rassemblements publics et des expressions de l’identité kurde.
 
10. Des centaines de Kurdes ont été arrêtés et menacés simplement pour avoir participé aux célébrations du Newroz au cours des dernières années.
 
* Le « jamaneh » est un foulard traditionnel kurde, souvent porté dans le cadre de la tenue régionale, symbolisant l’identité culturelle kurde. Le « vêtement kaki » fait référence aux tenues historiquement associées aux mouvements et à la résistance kurdes. Ces dernières années, le port de ces vêtements lors de rassemblements publics a été perçu comme une déclaration politique, ce qui a entraîné des pressions de la part des autorités iraniennes. (Hengaw)
Image via khosravi.official (compte Instagram)