PARIS – Le syndicat national des journalistes dénonce le massacre délibéré des journalistes kurdes par des drones turcs, dont les derniers ont eu lieu au Rojava et au Kurdistan irakien.
Voici le communiqué du syndicat national des journalistes publié ce mercredi 26 février:
« Un journaliste kurde, Egid Roj, a été tué samedi 15 février par un drone turc en Syrie, alors que le reporter couvrait les affrontements entre les kurdes et les forces pro-turques sur le barrage de Tishrin. C’est le sixième journaliste kurde tué depuis un an.
Aziz Köylüoğlu, journaliste vétéran de la presse kurde indépendante, a été assassiné le 27 janvier 2025 par une frappe de drone turc dans le Kurdistan irakien.
Au mépris des frontières et du droit international, la Turquie (dans le cadre de sa guerre contre le mouvement armé du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Syrie et en Irak), bombarde des populations civiles et tue ainsi des journalistes kurdes, victimes de ce conflit.
Hêro Bahadîn et Gulîstan Tara ont été tués au nord de l’Irak, pendant l’été 2024, ainsi que Cîhan Bilgin et Nazım Daştan fin décembre 2024, au nord de la Syrie. Tous ont été visés en dehors des frontières turques par des frappes de drone, en violation complète des lois internationales. Pourtant, la Turquie est membre de l’OTAN. Que font les autres puissances de l’Alliance, en particulier la France, pour dénoncer ces crimes ?
Vendredi 7 février, la journaliste de l’agence JinNews Öznür Değer a été placée en garde à vue puis placée en détention préventive pour avoir dénoncé l’assassinat de Cîhan Bilgin et Nazım Daştan. Une vidéo la montre en train de s’insurger des remarques sexistes d’un policier turc durant les obsèques de sa consœur.
Ces attaques contre la presse indépendante kurde se déroulent dans un silence assourdissant. Öznür Değer doit être relâchée et les responsables des assassinats de journalistes doivent être poursuivis par la justice.
Le Syndicat national des journalistes* (SNJ), premier syndicat de la profession, et l’Union syndicale Solidaires dénoncent l’inaction de la France sur ces crimes de guerre et ces graves atteintes à la liberté de la presse, et demandent que l’impunité du régime du président turc Recep Tayyip Erdogan cesse ».
*Le Syndicat national des journalistes est membre fondateur de l’Union syndicale Solidaires et de la Fédération internationale des journalistes