Le rapport précise que sur les 11 hôpitaux publics de Diyarbakır, neuf interdisent totalement l’avortement, et les deux autres ne pratiquent l’avortement que si la grossesse présente un risque pour la santé et que le mari y consent. Dans certains cas, le personnel hospitalier a invoqué des raisons religieuses pour justifier cette interdiction, et une secrétaire d’hôpital a déclaré : « Notre médecin ne portera pas le péché et la responsabilité d’un tel acte. »
En réponse à ces conclusions, Kaya a posé plusieurs questions au ministre de la Santé Kemal Memişoğlu, lui demandant la raison de l’interdiction de facto de l’avortement et le nombre de demandes d’avortement acceptées et rejetées.
Kaya a également demandé si l’interdiction dans les hôpitaux de Diyarbakır était le résultat d’initiatives des autorités locales ou si le ministère de la Santé avait donné une telle instruction.
Le droit à l’avortement en Turquie
En vertu de la loi n° 2827 sur la planification démographique, les femmes en Turquie ont le droit d’interrompre leur grossesse dans les 10 premières semaines sans avoir à justifier d’un motif médical ou personnel. Les hôpitaux publics et privés sont tenus de respecter ce droit.
Si la femme est mariée, le consentement de son mari est également requis pour l’avortement. Dans les cas où la grossesse menace la santé physique ou mentale de la femme, le médecin est censé donner la priorité au bien-être de la femme et procéder à l’avortement, même si la femme est mariée et que le consentement de son mari n’est pas disponible.
Si la grossesse constitue une menace importante pour la santé de la femme ou de l’enfant à naître, il n’existe pas de délai pour procéder à un avortement. Si la grossesse résulte d’un viol, l’avortement peut être pratiqué jusqu’à 20 semaines.
L’autorisation des parents est requise pour l’avortement des personnes de moins de 18 ans. (Bianet)