PARIS – Le journaliste Maxime Azadî interpelle l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan et La France Insoumise (LFI) au sujet du nettoyage ethnique opéré par la Turquie dans le canton kurde d’Afrin, dans le Nord de la Syrie, où des associations liées aux Frères Musulmans et au Hamas construisent des colonies destinées à des Arabes et aux réfugiés palestiniens.
Voici la lettre ouverte de Maxime Azadî adressée à Rima Hassan et à LFI publiée sur X (Twitter):
A Rima Hassan et à LFI: Réinstallation des Palestiniens sur les terres kurdes
Selon Wikipédia, Madame #RimaHassan, vous êtes née dans le camp de réfugiés de Neirab, près d’#Alep. Vous attirez constamment l’attention sur les horribles massacres à #Gaza, mais il y a d’autres forces en coulisses qui profitent de ces massacres et du génocide des #Palestiniens. Par exemple, outre l’#Israël, le #Hamas, la #Turquie, les Frères Musulmans, le #Qatar… Des milliers de Palestiniens, issus du camp où vous êtes née, ont été réinstallés sur des terres kurdes occupées. La construction de ces colonies a été prise en charge par des associations palestiniennes et financée en partie depuis la bande de Gaza et la Cisjordanie.
En résumé, alors que la Cisjordanie et Gaza subissent une destruction massive, cette tragédie s’est transformée en une intervention démographique au #Kurdistan, encouragée par l’État turc et soutenue par le Qatar et le Koweït. Vous devriez également adopter une position contre l’utilisation des Palestiniens dans ces politiques de génocide, ainsi que contre leur implication volontaire ou forcée dans ces crimes. Vous êtes déjà la cible de nombreuses critiques ; je n’ai pas l’intention de vous demander de faire un effort dans ce sens, et je ne suis pas sûr que vous ayez la volonté de défier le fascisme turc, mais votre parti pourrait attirer l’attention sur l’occupation et le génocide perpétrés par l’État turc, enfin, si cela ne vous fait pas perdre des voix.
Pour en revenir au sujet ; selon le journal Yeni Özgür Politika basé à Francfort, des colonies palestiniennes ont été établies dans la ville et les environs d’Afrin, une région de Rojava occupée par l’État turc depuis 2018, avec l’argent et les contributions volontaires des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. Ces colonies dans les terres kurdes reçoivent des noms arabes.
Les associations palestiniennes impliquées dans ces crimes sont majoritairement liées aux Frères Musulmans et au Hamas.
Pour établir des colonies, les oliviers, source de subsistance des Kurdes, ont été coupés, brûlés et pillés. On ne sait pas si les colons palestiniens ont joué un rôle dans ces crimes. Les Palestiniens réinstallés sur les terres kurdes étaient déjà des réfugiés en Syrie. Certains continuent de vivre dans des zones sous contrôle de Damas.
Rien qu’à Cindires, près d’Afrin, il y a 15 villages de colons palestiniens. D’autres colonies ont été établies dans les districts de Bilbil, Mabata, Sera, Siye et Raco.
Malgré les dénégations occasionnelles du Hamas et du Fatah, de nombreuses sources suspectent un soutien financier de la Palestine pour les colonies d’Afrin.
De plus, Khaled Meshaal, un dirigeant du Hamas, avait ouvertement soutenu l’occupation turque d’Afrin.
L’intervention démographique est d’une ampleur effroyable. L’occupation turque a déplacé 350 000 Kurdes, remplacés par des jihadistes, leurs familles et des réfugiés palestiniens. En janvier 2023, le nombre de colons était estimé à 500 000.
En conséquence, la population kurde de la ville est passée de 97 % en 2018 à 35-30 % après l’occupation.
La construction des colonies se poursuit et des dizaines de milliers d’autres personnes doivent être installées. On prétend que l’État turc, en complicité avec Israël et le Qatar, envisage de réinstaller les habitants de Gaza sur les terres kurdes. L’État turc souhaite sans aucun doute occuper toutes les terres kurdes et en changer la démographie. Ce n’est pas un secret. Cependant, on ne sait pas encore s’il parviendra à le faire en pratique.