Polat Can, un commandant qui a dirigé les Unités de protection du peuple (en kurde : Yekîneyên Parastina Gel – YPG), raconte que lui et un autre combattant kurde blessé grièvement lors de combats à Alep le 25 avril 2013, avaient été emmenés dans un hôpital de Kafr Hamra contrôlé par l’opposition syrienne. Ils ont été chassés de l’hôpital au motif qu’ils étaient kurdes. Ils ont ensuite été emmenés dans un hôpital de Haritan d’où ils ont été chassés pour le même délit: être kurde. De là, ils ont été emmenés dans un hôpital de Hayyan où un médecin les a chassés car ils ne priaient pas… Ils n’ont été soignés que dans l’hôpital d’Afrin où on ne leur a pas demandé leurs origines ou s’ils priaient ou non…
Voici le récit de Polat Can partagé aujourd’hui sur son compte X (ancien Twitter):
« Parce que vous êtes…
En 2013, nous étions à Alep, qui s’était transformée en une masse de tirs et de balles, où les combats faisaient rage entre les factions de l’opposition (islamistes) et les forces du régime. Notre zone était au cœur des combats, les deux camps nous attaquant et essayant d’en prendre le contrôle.
Le 25/4/2013, mon ami et moi avons subi de multiples blessures. Notre état était extrêmement critique. Un ami nous a emmenés dans le nord d’Alep, sous contrôle de l’opposition. Au début, nous avons été emmenés dans un hôpital de Kafr Hamra, mais ils ont refusé de nous admettre, citant « PARCE QUE VOUS ÊTES KURDES ».
Notre ami nous a transférés dans un autre hôpital de la ville de Haritan. A notre arrivée aux urgences, un médecin nous a demandé si nous étions musulmans ou non. Après que mon ami blessé ait parlé kurde, le médecin a refusé de nous aider et a demandé à notre ami de nous faire sortir de l’hôpital.
Notre ami nous a emmenés d’urgence à l’hôpital de la ville de Hayyan. Un médecin à longue barbe nous a posé les mêmes questions. Notre ami a répondu à notre place. Ensuite, le médecin a demandé si nous priions ou non. Mon ami a dit « non ». À ce moment-là, le médecin a refusé de nous aider (PARCE QUE NOUS NE PRIONS PAS).
À ce moment-là, notre seule option était Afrin, assiégée par des groupes islamistes. Il a fallu que notre ami conduise toute la nuit pour y arriver. À l’hôpital, nous avons été emmenés directement à la salle d’opération sans nous demander notre appartenance ethnique, notre religion ou nos noms. »