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IRAN. Zeinab Jalalian: condamnée à la perpétuité pour avoir défendu les droits des femmes

IRAN / ROJHILAT – Cela fait plus de 16 ans que l’activiste kurde, Zeinab Jalalian est tenue en otage par le régime iranien dans des conditions inhumaines. Elle est la plus ancienne et la seule femme prisonnière politique condamnée à perpétuité en Iran. Son crime? Avoir défendu les droits des femmes et des filles kurdes. Elle avait initialement été condamnée à mort mais sa peine a été commuée en prison à vie. Demandons sa libération à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars.

La seule femme en Iran à être condamnée à perpétuité

 

Zeynab Jalalian, née à Makû en 1982, a été arrêtée à Kirmaşan à l’été 2008 et condamnée à mort pour « inimitié contre Dieu » devant un tribunal révolutionnaire de cette ville en janvier 2009. La condamnation est liée à l’appartenance de Jalalian au « Parti pour une vie libre au Kurdistan » (Partiya Jiyana Azad a Kurdistanê – PJAK). Elle avait déjà été détenue dans un établissement du ministère du Renseignement pendant huit mois. Elle n’a pas eu accès à un avocat pendant son procès, qui n’a duré que quelques minutes. La condamnation à mort de Zeynab Jalalian a été commuée en réclusion à perpétuité en novembre 2011. Elle est actuellement emprisonnée à Yazd, à environ 1 400 kilomètres du domicile familial, privée de ses droits fondamentaux, notamment des permissions de sortie et de rencontre physique avec sa famille.

Ballotée de prison en prison, Zeynab Jalalian subit l’isolement carcéral et privation de soins et mauvais traitements dans la prison de Yazd où elle est détenue actuellement. Selon les avocats de Jalalian, en vertu de la nouvelle loi pénale islamique approuvée en 2013, son maintien en prison est contraire à la loi et elle aurait dû être libérée depuis.

Les dernières informations sur la situation de cette prisonnière politique de longue durée révèlent qu’au cours d’une période récente, elle a été soumise à des interrogatoires continus alors qu’elle était menottée et ligotée par plusieurs agents du département de renseignement à Yazd.

Lors des interrogatoires, Zainab Jalalian a été menacée pour « exprimer des remords » ; un refus entraînerait une privation perpétuelle des droits qu’elle n’a pas encore reçus.

Endurant des tourments à la fois mentaux et physiques, Zainab a été arbitrairement transférée illégalement entre diverses prisons, notamment Khoy, Evin, Kermanshah, Qarchak Varamin, Kerman et Yazd.

Elle a connu deux cas d’infection au COVID-19 pendant son emprisonnement, mais s’est vu refuser un congé de maladie et toute assistance médicale.

Au cours des 16 dernières années, la famille de Zainab Jalalian a été soumise à des pressions incessantes pour qu’elle garde le silence sur sa situation. Malgré cela, ils ont fermement rejeté les demandes d’entretien des institutions de sécurité contre les mouvements politiques du Kurdistan.

Au cours de l’hiver 2022, la famille de Zainab Jalalian, dont sa mère Guzel Hajizadeh et ses frères Pasha, Ebrahim et Yusuf Jalalian, ont été arrêtés après que sa mère a publié une vidéo demandant de l’aide pour la situation de Zainab. Après la diffusion de la vidéo, ils ont été détenus à Maku pendant 24 heures, avant d’être finalement relâchés lorsque Guzel Hajizadeh a perdu connaissance dans le centre de détention.

L’arrestation de Zainab Jalalian a eu lieu le 26 février 2008, sur la route reliant Kamyaran à Kermanshah. En décembre 2008, la première branche du tribunal révolutionnaire de Kermanshah, dirigée par le juge Moradi, l’a condamnée à un an d’emprisonnement pour départ illégal du pays et à la peine de mort pour « Muharebe », c’est-à-dire avoir mené une guerre contre Dieu à travers son affiliation présumée à la branche politique du Parti pour une vie libre au Kurdistan (Partiya Jiyana Azad a Kurdistanê-PJAK).

La Cour suprême a approuvé la condamnation à mort de Zainab Jalalian en 2009, mais en novembre 2011, la peine a été commuée en réclusion à perpétuité.

Née en 1982 dans le village de Dim Qeshlaq-e Olya, dans la ville de Maku, Zainab Jalalian est emprisonnée depuis 2008.