TURQUIE / KURDISTAN – Le 13 février, un glissement de terrain a emporté la mine d’or du village Çöpler, dans la province kurde d’Erzincan. Au moins neufs travailleurs sont portés disparus sur le site tandis que les experts préviennent que le cyanure et l’acide sulfurique utilisés dans la mine se sont répandus sur une superficie de 1 000 hectares et risquent de contaminer les eaux du fleuve Euphrate.
Le président de la Chambre des ingénieurs géologues, Hüseyin Alan, a mis en garde contre un désastre environnemental imminent à Erzincan (Erzîngan), en Turquie, en raison de la négligence suite à un accident minier impliquant Canadian SSR Mining et Anagold Mining de Çalık Holding.
Trois jours après une catastrophe minière à Erzincan (Erzîngan), en Turquie, les inquiétudes s’intensifient alors que neuf travailleurs restent coincés sous un sol chargé de cyanure à la suite d’un glissement de terrain sur le site d’Anagold Mining, un partenariat entre Canadian SSR Mining et Çalık Holding. Hüseyin Alan, président de la Chambre des ingénieurs géologues, a critiqué le non-respect des avertissements des experts, soulignant le risque d’une catastrophe environnementale prolongée impliquant la contamination de l’eau, du sol et de l’air si les mesures nécessaires ne sont pas mises en œuvre.
Selon Alan, le glissement de terrain, constitué de matériaux lavés au cyanure et à l’acide sulfurique, menace de polluer le fleuve Euphrate, situé à seulement 300 mètres de la mine. L’incident fait suite à une brèche survenue en juin 2022, au cours de laquelle un tuyau transportant du cyanure dans la mine d’or a éclaté, libérant des déchets toxiques dans le barrage d’İliç (Licik) sur l’Euphrate.
Malgré les avertissements répétés des experts concernant les dangers de la mine, Alan a déclaré que ces préoccupations avaient été rejetées à la fois par l’entreprise et par les autorités, qui considéraient ces objections comme des obstacles au développement de la Turquie. À la suite d’une fuite de cyanure en juin 2022, les opérations de la mine ont été interrompues pendant environ 7 à 8 mois par le ministère de l’Environnement, de l’Urbanisme et du Changement climatique, pour reprendre sous prétexte d’amélioration des mesures de sécurité.
Alan a sonné l’alarme quant à l’infiltration potentielle de cyanure et de métaux lourds dans les eaux souterraines et de surface, mettant en garde contre les conséquences désastreuses pour l’agriculture et la santé publique dans la région. Il a critiqué le manque de surveillance et d’application strictes de la part des autorités, attribuant la crise actuelle aux pratiques incontrôlées des sociétés minières. Prévoyant un héritage de pollution durable sans intervention immédiate et efficace, Alan a appelé à une réévaluation des politiques minières de la Turquie afin de prévenir de futures tragédies environnementales et humaines.