AccueilKurdistanBakurLes familles exigent des réponses pour les journalistes disparus dans les régions...

Les familles exigent des réponses pour les journalistes disparus dans les régions kurdes de Turquie

ISTANBUL – Lors de la 984e veillée des mères du Samedi à Istanbul / Galatasaray, les familles ont réclamé justice pour Maksut Tepeli, enseignant de 28 ans enlevé par les forces étatique il y a 40 ans, tandis que les familles des disparus et des défenseurs des droits humains de Diyarbakır réunis à Diyarbakir (Amed) et Batman (Êlih) ont demandé ce que sont devenus les journalistes Kemal Mübariz et Cüneyt Aydınlar, journalistes portés disparus en détention il y a 30 ans.

Les familles des disparus et des défenseurs des droits humains de Diyarbakır (Amed) et Batman (Êlih), en Turquie, ont demandé des informations sur le sort des journalistes Kemal Mübariz et Cüneyt Aydınlar, disparus alors qu’ils étaient en détention il y a 30 ans.

La branche de Diyarbakır de l’Association des droits de l’homme (İHD), ainsi que les proches des disparus, ont organisé leur 782e sit-in au Monument du droit à la vie dans le district de Bağlar (Rezan), exigeant la découverte des disparus et la poursuite des auteurs.

Le personnage au centre de l’action de cette semaine était Kemal Mübariz, disparu le 1er février 1994 dans le district de Cizre (Cizîr), à Şırnak (Şirnex). Fırat Akdeniz, membre de la branche de l’İHD Diyarbakır, a raconté l’histoire de Mübariz, décrivant une opération conjointe des soldats, des forces spéciales et de la police à Cizre qui a conduit à l’enlèvement de Kemal et de son frère Ömer par des individus armés qui prétendaient qu’ils allaient être interrogés. Malgré les efforts de la famille, notamment le paiement d’une rançon, Kemal n’a jamais été libéré et a depuis disparu.

Les procédures judiciaires engagées par la famille Mübariz, y compris les plaintes contre Cemal Temizöz, alors commandant du Jandarma de Cizre, et d’autres, n’ont donné aucun résultat. Malgré les nombreux appels de la famille auprès de diverses institutions et les menaces reçues de renoncer à poursuivre l’affaire, la justice reste insaisissable.

À Batman, la branche İHD et les proches des disparus ont tenu leur 618ème veillée, centrée sur l’histoire de Cüneyt Aydınlar, disparu après avoir été arrêté par la police antiterroriste dans le district de Bakırköy à Istanbul le 20 février 1994. Malgré les témoignages oculaires selon lesquels Aydınlar avait été soumis à de graves tortures et ensuite extrait de sa cellule par la police, les enquêtes officielles n’ont rien donné, toutes les enquêtes s’étant conclues sans inculpation contre les policiers impliqués.

Organisée pour la 984e fois sur la place Galatasaray, la veillée de Galatasaray à Istanbul, une manifestation de longue date des Mères du samedi, proches des personnes disparues de force, a persisté cette semaine à chercher des réponses pour les personnes perdues en détention, dont Maksut Tepeli, porté disparu depuis 40 ans. ans depuis sa détention.

Ces veillées représentent une demande constante de justice contre les disparitions forcées, soulignant la responsabilité de l’État dans la sauvegarde des droits des citoyens et la nécessité de mener des enquêtes approfondies sur de tels cas. Malgré les efforts juridiques et les appels internationaux, des familles comme celle de Tepeli se retrouvent sans solution, ce qui met en évidence les échecs systémiques dans la lutte contre les injustices passées et dans la garantie des responsabilités dans le cadre des droits humains de la Turquie.

Depuis 28 ans, les mères du samedi s’arment d’œillets contre la police turque

Il y a 28 ans, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.

Les « mères du samedi » reproche l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.

Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.