3 décembre 1994, deux attentats à la bombe ont ciblé simultanément les bureaux du journal kurde Özgür Ülke à Istanbul et à Ankara, tuant l’employé Ersin Yıldız, et blessant 23 journalistes. 29 ans après cette attaque sanglante ciblant la presse kurde, aucun des instigateurs derrière ces attentats n’a été inquiété par la « justice » turque…
À l’occasion du 29e anniversaire de l’attentat à la bombe contre le journal Özgür Ülke, un communiqué de presse a était lu devant l’ancien bâtiment du journal à Kadırga avant qu’on dépose des œillets rouges en hommage à Ersin Yıldız et aux journalistes tués pour avoir exercé leur métier d’informer.
Le journal Yeni Yaşam, l’Association des femmes journalistes de Mésopotamie (MKG) et l’Association des journalistes Dicle Fırat (DFG) ont organisé un événement commémoratif devant le bâtiment du journal à Kadırga à l’occasion de l’anniversaire de l’attentat à la bombe contre le journal Özgür Ülke. Des représentants d’organisations de journalisme ont assisté à la commémoration derrière la banderole « La presse libre ne peut pas être réduite au silence ». En outre, des membres du Parti HEDEP, de l’Association des droits de l’homme (IHD), de la Confédération des syndicats des fonctionnaires (KESK) et de la Confédération des syndicats révolutionnaires (DİSK) ont participé à la commémoration.
Retour sur les attenantes ciblant la presse kurde
Özgür Ülke: Les racines des médias kurdes libres
Suite à la publication de nombreux journaux – tels que Halk Gerçeği (La vérité du Peuple), Yeni Halk Gerçeği (La nouvelle vérité du peuple), Yeni Ülke (Nouveau pays), Özgür Gündem (Agenda libre) et Welat (Patrie) – qui ont cherché à soutenir la lutte médiatique des Kurdes pendant les années 1990, Özgür Ülke (Pays Libre) a commencé à publier le 28 avril 1994 dans un climat de graves menaces et attaques contre les organes de presse kurdes et les Kurdes.
En raison de la censure et des interdictions continues, la presse kurde a dû trouver des moyens alternatifs pour survivre. Elle s’est maintenue à travers six journaux différents qui ont fonctionné à différentes époques sur une période de quatre ans. Özgür Ülke a été lancé dans ce contexte politisé. 220 de ses 247 numéros ont été soumis à la censure et ont été interdits.