TURQUIE / KURDISTAN – La presse kurde a été endeuillée par le décès de Seyit Evran, journaliste kurde de renom qui a arpenté les quatre parties du Kurdistan colonisé afin d’informer son peuple. Peu de temps avant son décès du à une crise cardiaque, le journaliste kurde a écrit une lettre, dans laquelle, il il dit avoir utilisé sa caméra et sa plume pour la liberté due à son peuple.
Le journaliste Seyit Evran, dans son dernier message avant son décès, a déclaré : « J’étais Kurde et mon peuple aurait dû être libre. Pour cette raison, j’ai utilisé mon stylo et mon appareil photo jusqu’à mon dernier souffle et j’ai dit ce que j’avais à dire. »
Seyit Evran, membre de l’Union de la presse libre (Yekitiya Ragihandina Azad-YRA) et journaliste-écrivain, est décédé le 22 septembre dans un hôpital du Rojava, dans le nord et l’est de la Syrie, où il avait été hospitalisé suite à une crise cardiaque. Avant sa mort, Evran, qui a travaillé comme journaliste pendant plus de 30 ans, a laissé une lettre derrière lui intitulée : « En partant pour le dernier voyage ! »
Dernière lettre
Dans sa lettre, Evran déclaré : « Il faut de grands combats pour attribuer un sens à chaque instant de la vie. J’ai également mené de grandes luttes pour le bien de ce sens. Je suis kurde et mon peuple était censé être libre. Pour cela, j’ai utilisé mon stylo et mon appareil photo, et j’ai prononcé mes mots jusqu’à mon dernier souffle. En regardant en arrière et en voyant aujourd’hui, combien de générations ont changé… Ce que je sais, c’est que nous avons grandi de plus en plus chaque jour…
Nous sommes issus de la tradition de ceux qui ont pour philosophie de faire leur part pour la liberté de ce peuple, même dans la tombe. C’est en effet pour cela que nous existons et vivons.
Mon grand-père a commencé cette lutte en marchant avec Cheikh Saïd. Je suis le petit-fils de mon grand-père, j’ai continué le drapeau dont j’ai hérité avec le leader APO et le PKK. Je suis allé partout, d’Amed à Garzan, d’Afrin à Qamishlo, de Zap à Sulaymaniyah, d’Urmia à Mahabad. Maintenant, une partie de moi est le Bakur, une partie de moi est le Rojava, une partie de moi est le Başur, une autre est le Rojhilat. Je suis devenu complètement le Kurdistan. Maintenant, il y a des millions de personnes derrière moi et ils vont continuer cette tradition…
Mon grand-père a commencé cette lutte en marchant avec Cheikh Saïd. Je suis un de ses petits-fils et j’ai hissé le drapeau que je lui ai succédé avec le leader Apo (Abdullah Öcalan) et le PKK. D’Amed à Garzan, d’Afrin à Qamishlo, de Zap à Sulaymaniyah, d’Urmia à Mahabad, je suis allé partout. Maintenant, une partie du mien est devenue Bakur, une partie du mien est devenue Rojava, une partie du mien est devenue Bashur et une partie du mien est devenue Rojhilat. Je suis devenu complètement le Kurdistan. Maintenant, j’ai des millions de personnes derrière moi qui perpétueront cette tradition…
Il y avait encore beaucoup à faire, mais il semble que le temps soit écoulé. (…) »