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TURQUIE. Les Prix Musa Anter du journalisme connaissent leurs lauréats

TURQUIE / KURDISTAN – Les lauréats de la 30e édition des Prix ​​​​du journalisme des martyrs de la presse libre Musa Anter consacrant ont été dévoilés aujourd’hui. Le journaliste kurde incarcéré, Abdurahman Gok a reçu le prestigieux prix pour sa série de reportages réalisés au Kurdistan iranien suite au manifestations populaires provoquées par le meurtre de Jina Amini en septembre 2022.

Ces prix commémorent l’intellectuel et journaliste kurde Musa Anter, assassiné en Turquie en 1992, ainsi que d’autres journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions. Organisée chaque année par le journal Yeni Yasam, qui fête son 30e anniversaire, la cérémonie de remise des prix aura lieu le 22 septembre à Istanbul.

Le concours a décerné des distinctions dans cinq catégories, à savoir l’actualité turque, l’actualité kurde, la photographie (photographie d’actualité), la caricature et le journalisme féminin. Cette année, le jury de l’actualité turque a décerné le premier prix au rédacteur en chef incarcéré Abdurrahman Gok de l’agence Mezopotamya pour son article « Je suis au Rojhilat et en Iran qui ont fait connaitre le slogan « Jin, jiyan azadî au monde » : un nouvel espoir pour l’Iran », qui relate la lutte pour la liberté dans la région.

Le secteur du journalisme a également vu des prix spéciaux décernés par le jury. Les travaux d’enquête de Yesil Gazete, réalisés par Metin Yoksu et Dilan Pamuk, couvrant respectivement la déforestation au Kurdistan et la dévastation écologique à Mugla-Yatagan, ont été salués. Ismail Ari du journal BirGun a également reçu un honneur pour son enquête sur les niveaux élevés d’arsenic trouvés dans l’eau de Kizilay.

Dans la catégorie Journalisme féminin, le jury a couronné Nazila Maroufian pour son entretien avec Amjad Amini, suite au meurtre de sa fille, Jina Mahsa Amini, en Iran. Maroufian a joué un rôle déterminant pour faire connaitre au monde la vraie raison de la morte de Jina, contrairement à l’affirmation du régime iranien selon laquelle Jina était morte d’une crise cardiaque.

Ferid Demirel a remporté le premier prix dans la catégorie Actualités kurdes. Dans la catégorie Photographie, Ardil Batmaz a décroché la première place pour son œuvre intitulée « La main de l’État ». La distinction caricaturale est revenue à Erhan Yasar Babalik.

Par ailleurs, le prix d’honneur a été décerné à l’Association d’Assistance, de Solidarité, d’Unité et de Culture des Familles Ayant Perdu leurs Proches (MEBYA-DER) pour ses efforts en faveur des personnes tuées par les forces de l’État.

Dans une évaluation critique, le jury de l’information turque a souligné que même si le choix des gagnants était une tâche difficile compte tenu de la grande qualité de candidatures, la série d’Abdurrahman Gok se distinguait par son excellence journalistique dans la description détaillée de la crise sociopolitique en Iran sous les projecteurs mondiaux, soulignant le courage et des recherches approfondies de Gok, malgré les dangers encourus lors de sa présence au Kurdistan iranien où aucun journaliste étranger n’osait mettre les pieds.

Abdurrahman Gok, tenu en otage dans une prison de haute sécurité de Diyarbakır, a remercié le jury et dédié son Prix aux journalistes emprisonnés, dont les iraniennes Nilüfer Hamedi et Elahi Mohameddi arrêtées pour avoir dévoilé la mort de Jina Amini.