L’Iran et l’Irak seraient parvenus à un accord visant à démanteler les bases des groupes armés kurdes d’Iran stationnés dans le nord de l’Irak d’ici la mi-septembre, ont annoncé lundi les responsables des deux pays.
Après l’annonce de l’accord, le gouvernement régional du Kurdistan a convoqué les représentants des groupes kurdes, du Parti Komala du Kurdistan iranien et du Parti démocratique du Kurdistan iranien (PDKI), à Erbil (Hewler) et leur a fait part de la pression croissante venant de Téhéran, les exhortant à de déplacer leurs combattants vers des camps désignés et de désarmer.
L’Iran a lancé des attaques contre des membres du PDKI et d’autres groupes d’opposition kurdes iraniens situés dans la région kurde semi-autonome, près de la frontière Iran-Irak.
Selon une source, lors de la réunion d’Erbil, les groupes d’opposition ont montré une volonté générale de se déplacer vers les camps nouvellement créés. Cependant, ils ont refusé de déposé leurs armes.
Dans un communiqué officiel, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kenani, a annoncé que l’Iran et l’Irak étaient parvenus à un accord sur le démantèlement des forces kurdes iraniennes et l’évacuation de leurs installations militaires dans la région du Kurdistan. Kenani a expliqué que le délai pour le désarmement de ces forces avait été fixé au 19 septembre.
En coïncidence avec cette annonce, le chef d’état-major des forces armées iraniennes, Mohammad Bagheri, a lancé un ultimatum sévère à l’Irak et à la région du Kurdistan. Bagheri a averti que si l’Irak ne parvenait pas à désarmer les groupes perçus comme hostiles à l’Iran d’ici le 18 septembre, l’Iran intensifierait ses opérations militaires contre ces groupes armés kurdes basés dans la région du Kurdistan.
En réponse, le porte-parole du gouvernement irakien, Basim Alawadi, a exprimé l’engagement de son pays à assurer la sécurité des frontières conformément à l’accord bilatéral avec l’Iran. Alawadi a ajouté qu’en plus du désarmement des groupes militants et de le démantèlement de leurs bases, l’accord prévoit l’extradition de « suspects recherchés » vers l’Iran.
Cette nouvelle pression iranienne ciblant les groupes armés kurdes d’opposition intervient à la veille de l’anniversaire du meurtre de Jina Mahsa Amini qui ont déclenché les manifestations à l’échelle nationale en Iran, suivies par des attaques meurtrières menées par le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) contre des bases de ces groupes dans le nord de l’Irak. Les attaques, survenues entre septembre et octobre, ont fait de nombreuses victimes civiles et militaires. Les mois suivants ont été témoins de nouvelles attaques, de lancements de missiles balistiques et d’efforts diplomatiques entre l’Irak, l’Iran et le gouvernement régional du Kurdistan du Sud.
Medya News