AccueilDroits de l'HommeLe Danemark veut livrer un réfugié kurde à l'Iran

Le Danemark veut livrer un réfugié kurde à l’Iran

Raman Nasirizadeh, un militant kurde réfugié au Danemark risque d’être expulsé vers l’Iran où il risque la peine de mort. Le jeune Kurde fait face à une déportation vers l’Iran suite à sa participation à une manifestation devant l’ambassade iranien à Copenhague.

Raman Nasirizadeh, militant et réfugié kurde vivant au Danemark depuis plusieurs années, risque d’être expulsé vers l’Iran, ce qui pourrait entraîner sa mort dans les prisons iraniennes. Sa vie est réellement en danger, sa famille est également sous la pression du régime iranien. Les médias et ONG kurdes tirent la sonnette d’alarme pour sauver la vie de Raman Nasirizadeh. Par ailleurs, une pétition en ligne exige l’annulation de déportation du jeune homme vers l’Iran. (Pétition à signer ici: Stop the Deportation of Raman Nasirizadeh)

Selon le rapport reçu par l’Organisation Hengaw pour les droits humains, Raman Nasirizadeh, un réfugié kurde de 24 ans résidant au Danemark, fait actuellement l’objet de poursuites judiciaires après qu’une plainte a été déposée par l’ambassade de la République islamique d’Iran, en raison de sa participation à une manifestation devant l’ambassade. En conséquence, un risque d’expulsion vers l’Iran plane au-dessus de sa tête.

Le ministère public de Copenhague a émis un acte d’accusation contre Raman Nasirizadeh, dans lequel il est accusé de « vandalisme » commis devant l’ambassade de la République islamique d’Iran. Il devra se présenter ultérieurement devant le tribunal de Copenhague pour préparer sa défense.

Cet acte d’accusation a été émis alors que Raman Nasirizadeh était présent devant l’ambassade de la République islamique d’Iran simultanément aux manifestations contre la pénurie d’eau au Khouzistan en juillet 2021.

Lors d’une conversation avec Hengaw concernant la procédure judiciaire engagée contre lui, Raman Nasirizadeh a souligné qu’il n’avait joué aucun rôle dans l’incident de la peinture jeté sur le l’ambassade iranien qui a été cité comme base de l’accusation. Il a déclaré qu’il n’était pas au courant de telles actions avant la manifestation et qu’il avait même pris l’initiative d’informer la police par téléphone afin de maintenir l’ordre pendant le rassemblement.

Dans la notification adressée à ce demandeur d’asile kurde en décembre 2022, il est indiqué que « le procureur se réserve le droit de demander l’expulsion ». En outre, les sanctions proposées comprennent une peine d’emprisonnement et une amende, soulignant le sérieux du système judiciaire danois dans le traitement de cette affaire.

D’un autre côté, selon Raman Nasirizadeh, sa famille a été régulièrement convoquée par les institutions gouvernementales iraniennes à Marivan au cours des deux dernières années. Ils ont reçu des avertissements, voire des menaces, concernant les activités de leur fils sur les réseaux sociaux.

Selon la dernière notification du parquet de Copenhague, Raman Nasirizadeh devrait se présenter au tribunal de la ville le 27 juin 2024 pour l’audition des charges retenues contre lui. Compte tenu de la nature des accusations et de l’inculpation adressées à ce demandeur d’asile, combinée à l’influence exercée par l’ambassade de la République islamique, la perspective de son expulsion vers l’Iran revêt une grande gravité, mettant ainsi sa vie en danger.

Conformément au droit international en matière d’asile et à la Convention européenne des droits de l’homme, à laquelle le gouvernement danois s’est engagé, toute expulsion ou déportation de réfugiés, en particulier ceux bénéficiant du statut de réfugié politique, doit être conforme aux normes établies en matière de droits de l’homme. La jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme souligne que les États signataires de la Convention doivent évaluer minutieusement tous les risques potentiels associés à l’expulsion et à la déportation. Si de telles actions constituent une menace pour la sécurité du réfugié, elles doivent être rapidement interrompues.

Compte tenu de l’expérience du gouvernement iranien en matière d’application de châtiments inhumains et de la peine de mort, le gouvernement danois est obligé de s’abstenir de procéder à de telles expulsions.

Hengaw