TURQUIE / KURDISTAN – Naside Toprak, la co-maire de Silvan, fait partie des dizaines de maires kurdes qui ont été démis de leurs fonctions pour de fausses accusations.
La co-maire d’un district kurde, qui avait été démise de ses fonctions par le ministère turc de l’Intérieur pour « terrorisme », a été acquitté mardi par un tribunal turc.
Naside Toprak a été démise de ses fonctions en mars 2020 alors qu’elle était co-maire de Silvan, un district de 87 000 habitants dans la province de Diyarbakir, dans le sud-est du pays. Toprak s’était présentée sous l’étiquète du Parti démocratique des peuples (HDP) et avait été élue aux élections locales de mars 2019.
Le parquet avait requis une peine de 22 ans et 6 mois de prison pour sa participation à diverses conférences de presse et manifestations, ainsi qu’à des activités organisées par l’ONG pro-kurde DTK. Toprak a été accusé d’appartenance à une organisation « terroriste [PKK] » et de « diffusion de propagande terroriste ».
L’avocat de Toprak a déclaré dans une déclaration de la défense qu’elle n’avait participé qu’à des activités politiques et exercé son droit à la liberté d’expression.
Le tribunal de Diyarbakir l’a acquittée de toutes les accusations liées au terrorisme.
La municipalité de Silvan est dirigée par un fonctionnaire (kayyum) nommé par l’État depuis la destitution de Toprak.
Près de 60 maires kurdes élus ont été démis de leurs fonctions et remplacés par des représentants de l’État au cours des quatre dernières années, sous de fausses accusations de « terrorisme ».
Arti Gerçek