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Élections en Turquie. Un député danois interdit d’observer le scrutin du 14 mai

Les inquiétudes concernant les fraudes et les irrégularités, notamment dans les régions kurdes, grandissent à mesure qu’on s’approche des élections législatives et présidentielles turques du 14 mai. En effet, hier, la Confédération des syndicats des travailleurs de la fonction publique (KESK) a annoncé que leurs membres qui s’étaient inscrits pour travailler dans les bureaux de vote des districts Sur et Yenişehir de Diyarbakir (Amed) ont été retirés des listes par les autorités électorales à la solde du dictature Erdogan. Le même jour, un député danois a annoncé qu’il devait se rendre en Turquie pour être observateur électoral de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) mais que la Turquie lui a interdit d’entrer dans le pays au motif qu’il avait par le passé rendu visite aux forces arabo-kurdes qui ont combattu DAECH en Syrie.

Le député danois Soren Sondergaard devait être observateur de l’OSCE lors des élections présidentielles et législatives turques du 14 mai 2023 mais il a été interdit d’entrer en Turquie pour avoir précédemment rendu visite aux Forces démocratiques syriennes (FDS) sous commandement kurde. « Le régime actuel de la Turquie ne veut clairement pas d’un large groupe d’observateurs électoraux de la communauté internationale pour les prochaines élections. Cela jette une autre ombre sur l’élection. Espérons qu’il s’éclaircira bientôt pour la démocratie dans ce grand et beau pays », a déclaré Sondergaard sur son compte Twitter.

Un député danois qui devait être observateur électoral de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) lors des prochaines élections en Turquie a déclaré jeudi qu’Ankara l’avait empêché de surveiller les élections parce qu’il avait précédemment visité les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes, rapporte l’Agence France-Presse.

Soren Sondergaard de l’Alliance rouge-verte socialiste a déclaré à la télévision publique danoise TV2 qu’Ankara l’avait accusé de « promouvoir une organisation terroriste ».

« Il est absolument exact que j’ai rendu visite à ceux qui se sont battus contre l’État islamique, les Forces démocratiques syriennes », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il en était « fier ».

Les FDS, l’armée de facto de l’administration kurde, ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe État islamique en Irak et au Levant (EIIL) en Syrie, le chassant de son dernier bastion dans le pays en 2019 avec le soutien des États-Unis.

Sondergaard a déclaré que l’OSCE avait déposé une plainte officielle auprès d’Ankara.

« Cela jette une ombre sur les élections turques. Ils démontrent déjà qu’ils veulent les contrôler », a-t-il déclaré.

La Turquie organise le 14 mai l’une des élections les plus importantes de son histoire post-ottomane.

Le leader laïc Kemal Kılıçdaroğlu, 74 ans, et son alliance aux multiples facettes posent le défi électoral le plus difficile au président Recep Tayyip Erdoğan depuis que son parti d’origine islamique a accédé au pouvoir en 2002.

Sondergaard a déclaré que c’était « une idée fausse » que les observateurs électoraux devraient être objectifs.

« Aucun parlementaire n’est objectif. Nous ne sommes pas des fonctionnaires. C’est précisément en faisant participer différents points de vue que cela devient objectif », a-t-il déclaré.

« Un pays ne peut pas choisir les parlementaires qui servent d’observateurs », a-t-il déclaré.