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Après les « Turcs des montagnes » voici les « Iraniens des montagnes » ou des bigoteries antikurdes!

Pendant des décennies, l’État turc colonialiste a tenté de nier l’existence même des Kurdes et a essayé de les faire passer pour des « Turcs des montagnes » dont les pas auraient fait « kart-kurt » dans dans la neige [pendant les hivers rigoureux du Kurdistan] et qui auraient donné naissance au mot « Kurde » [en turc: Kürt]. Aujourd’hui, alors que cette théorie fumeuse a volé en éclat et que plus aucun fasciste turc parle de « Turcs des montagnes », la droite iranienne d’Europe attaque les militants kurdes sur les réseaux sociaux, mettant en doute leurs origines ethniques et parle des « Kurdes iraniens très proches des Iraniens ethniquement et culturellement » qui seraient différends des « autres Kurdes » qui vivent sous la colonisation turque ou arabe.

Cette droite-iranienne qui milite pour le retour de la monarchie en Iran attaque systématiquement les activistes kurdes qui dénoncent la persécution dont sont victimes les Kurdes et d’autres minorité en Iran depuis l’époque de la monarchie. Au lieu de répondre aux arguments avancés par ces activistes, chercheurs ou journalistes kurdes, ces royalistes préfèrent mettre en doute la kurdicité même de ces personnes sous prétexte qu’il y a des différences d’us et coutumes chez les Kurdes selon les régions ! De plus, ils passent sous silence le rôle des politiques assimilationnistes turques, persanes et arabes mises en place au Kurdistan et qui ont pu altérer ces us et coutumes kurdes.

Une des activistes kurdes qui font les frais de ces attaques hideuses est la chercheuse germano-kurde Dastan Jasim, dont les parents sont originaires du Kurdistan irakien, tout près de la frontière iranienne qui défigure le Sud-Est du Kurdistan. Ces royalistes (germanophones) lui ordonnent de se taire, déclarant qu’elle n’a pas de légitimité à parler des Kurdes d’Iran, car « elle est originaire du Kurdistan irakien et différente de ceux d’Iran qui seraient plus proches ethniquement des Iraniens ». A travers cette théorie fumeuse, la droite iranienne espère décrédibiliser les activistes kurdes en s’arrogeant le droit de décider qui est Kurde et qui ne l’est pas mais aussi que les Kurdes sont différents entre eux, plutôt que de leur répondre pourquoi les Kurdes (mais aussi les autres minorités éthiques et religieuses) d’Iran sont persécutées, leurs régions sont sous-développées, n’ont pas le droit à l’éducation dans leurs langues, ne peuvent pratiquer leurs us et coutumes… doivent persaniser leurs noms et prénoms (comme on l’a vu dans l’exemple du prénom kurde de Mahsa Amini – Jina – qui est ignoré par cette même droite iranienne) et subissent l’assimilation forcée pour devenir des Perses (ou Persans) chiites.

 

Mais ces royalistes ne sont pas que des inventeurs de théories infondées. Ils sont aussi voleurs de slogans, comme le slogan féministe kurde « Jin, jiyan, azadî (femme, vie, liberté) » qu’ils ont persanisé et dont ils s’arroge la paternité d’une manière impudente…