IRAN / ROJHILAT – L’Iran a exécuté aujourd’hui 5 détenus kurdes, dont le prisonnier politique Mohyeddin Ebrahimi et quatre prisonniers condamnés à mort pour trafic de drogue, à la prison centrale d’Oroumieh, au Kurdistan de l’Est (Rojhilat).
Muhyaddin Ebrahimi et les quatre (Hengaw avance le chiffre de 5 prisonniers] autres prisonniers, Yasin Rashidi, Jahanbakhsh Radloui, Salim (Mohammad) Ayoubian et Foruhar Abbasnezhad, avaient été placés à l’isolement le 15 mars pour être exécutés. (Via Kurdistan Human Rights Network)
Le corps d’Ebrahimi a été enterré par le régime dans un lieu tenu secret [Le régime iranien ne rend jamais les corps des prisonniers politiques exécutés à leurs familles].
Il convient de mentionner que Fakhraddin Ebrahimi, le fils de ce prisonnier politique, arrêté hier soir devant la prison d’Ourmia, a été relâché aujourd’hui.
Mercredi, ce prisonnier politique a été convoqué au bureau de la sécurité sous prétexte d’être envoyé au tribunal, et de là, il a été transféré à la cellule d’isolement de la prison centrale d’Ourmia, et jeudi, sa famille l’a rencontré pour la dernière fois.
Muhyaddin Ebrahimi, 43 ans et du village de « Alkawi » à Oshnaviyeh / Shino, a été abattu, grièvement blessé et arrêté par les forces iraniennes à la base de « Beimrazta » le samedi 3 novembre 2017, alors qu’il travaillait comme Kolber [les kolbars sont des porteurs de marchandises transfrontalières entre les Kurdistan d’Irak et le Kurdistan d’Iran. Ils font un travail dangereux pour un maigre salaire à cause de l’extrême pauvreté touchant les régions kurdes d’Iran].
Le dimanche 23 septembre 2018, Muhyaddin Ebrahimi a été officiellement notifié de la condamnation à mort pour « trahison » par son appartenance au Parti démocratique du Kurdistan d’Iran à la prison centrale d’Ourmia. Son audience a été tenue le 20 août 2018 par la deuxième chambre du Tribunal révolutionnaire islamique iranien d’Ourmia, présidée par le juge Sheikhlo, alors qu’il a été privé du droit d’avoir un avocat commis d’office.
Suite à la protestation de ce prisonnier politique contre le verdict, la peine a été annulée par la 19e chambre de la Cour suprême d’Iran pour « violation de l’enquête » et renvoyée à nouveau à la deuxième chambre du Tribunal de la révolution islamique.
Le samedi 18 janvier 2020, il a été condamné à mort pour la deuxième fois par la deuxième chambre du Tribunal révolutionnaire islamique iranien d’Ourmia, dirigée par le juge Sheikhlo, pour « infidélité et appartenance au Parti démocratique du Kurdistan d’Iran ».
Muhyaddin Ebrahimi, qui était marié et père d’un enfant handicapé, a également été arrêté par les forces de sécurité en 2011 et emprisonné pendant 14 mois sous l’inculpation d’appartenance au Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (PDK-I).
Il convient de mentionner que, Nurradin Ebrahimi, le frère de ce prisonnier politique, a été tué par des tirs directs des forces armées iraniennes lors d’un raid à la frontière d’Oshnaviyeh en mai 2018. Aussi, Mohammad Bapir Ebrahimi, son père, a été tué auparavant par les forces du CGRI. (Hengaw)