PARIS – A la veille de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars, on nous a signalé que le 10 février dernier, des activistes avaient accroché la devise « Femme Vie Liberté » (en kurde, farsi, français, anglais) à la statue de la République – où d’autres banderoles (dont celle en soutient à l’Ukraine) flottent librement depuis des mois – mais que la police française l’avait retirée immédiatement. Un.e militant.e vient de nous informer des cet incident en se demandant « Qui voulait protéger Macron en faisant retirer dans l’heure ces trois mots? Qui a peur de la devise kurde? Qui a peur de la révolution féministe? »
Voici son message pour plus de détails:
« Avant le 8 mars, il nous paraît important de rappeler de quel côté se place le gouvernement français.
Le 10 février dernier la devise Femme Vie Liberté en kurde, farsi, français, anglais déployée à 13h par Extinction Rébellion sur la Marianne de la Place de la République. En parallèle, sur la place, se tenait un hommage dansé aux victimes des dictatures en Iran et aux personnes emprisonnées.
Mais la devise a été arrachée aussitôt par une équipe spéciale de la police (sur ordre de la préfecture vraisemblablement) alors que d’autres drapeaux précédemment installés avaient pourtant été laissés plusieurs semaines.
La rédactrice du blog Voix d’Iran, Sirine Alkonost, a résumé l’hypocrisie de ce gouvernement dans un article qui revient sur cette intervention policière extrêmement rapide: Urgence Iran – « 30 minutes » ou le bon côté de l’histoire
Qui voulait protéger Macron en faisant retirer dans l’heure ces trois mots? Qui a peur de la devise kurde? Qui a peur de la révolution féministe? »
Cette action de la police française ne nous étonne guère car, avant même la révolution féministe en Iran, les Kurdes de France savaient que les autorités françaises ne tolèrent pas leurs actions qui froissent l’État colonialiste turc. Il se peut qu’on ait retiré cette devise kurde juste pour faire plaisir à la Turquie. En effet, cette dernière ne supporte pas de voir les mots en langue kurde, une langue dont elle a nié l’existence pendant des décennies…
Photo crédit Extinction Rébellion