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TURQUIE. Le gouvernement turc responsable de la violence anti-kurde lors du match Bursaspor – Amedspor

Jets de projectiles et le lynchage des joueurs et supporters de l’équipe kurde Amedspor durant le match, des slogans fascistes et déploiement d’affiches du paramilitaire sanguinaire Mahmut Yıldırım, alias « Yeşil » [Vert], et celles d’une Toros blanche, un modèle de voiture Renault, utilisée par les paramilitaires turcs (JITEM) dans les années 1990 pour le kidnappings et la disparition forcées des milliers de Kurdes… le stade de Bursa qui accueillait le match Bursaspor – Amedspor d’hier a été transformé en une fosse aux lions où l’équipe kurde a servi de proie aux fascistes turcs déchainés qui ont eu carte blanche par les autorités turques pour mener à bien leurs agissements depuis la veille du match qui n’a même pas été reporté.

De nombreuses voix s’élèvent pour dire qu’il s’agit d’un coup monté par le gouvernement turc qui veut faire diversion alors qu’il est critiqué virulemment par le peuple suite à la mauvaise gestion des séismes qui ont frappé le pays le 6 février dernier tandis que plusieurs fan-clubs de Turquie ont condamné les autorités turques pour ce qui s’est passé hier au stade de Bursa et ont déclaré que ni les explosifs, ni les affiches incriminées ne peuvent être introduites dans le stade car chaque supporter subit une fouille complète avant d’accéder aux tribunes du stade.

Treize groupes de supporters de football de gauche ont condamné les attaques contre Amedspor, un club de football basé dans la ville de Diyarbakır à majorité kurde, lors d’un match contre Bursaspor hier (5 mars).

Les fans de Bursaspor ont déployé des banderoles racistes dans les tribunes et jeté des objets sur le terrain tout au long du match. Malgré les incidents, les arbitres n’ont pas reporté le match, que le Bursaspor a remporté 2-1 sur son propre terrain.

Dans une déclaration publiée aujourd’hui, les groupes de supporters ont déclaré : « Le match Bursaspor-Amedspor a pris sa place comme une tache noire dans l’histoire du football. »

Notant que les attaques contre le personnel et les joueurs d’Amedspor ont commencé un jour avant le match lorsque les supporters de Bursaspor se sont rassemblés devant l’hôtel où ils séjournaient, il était impossible que les autorités s’attend à ce que le match se déroule sans incidents.

« Le fait de ne pas prendre de mesures adéquates contre les incidents de violence signifie malheureusement que les forces de l’ordre et les autorités locales de la ville ne s’acquittent pas correctement de leurs fonctions.

En tant que supporters fouillés avant le match, nous savons très bien qu’il n’est pas possible d’introduire ne serait-ce qu’une bouteille en plastique dans le stade, encore moins des explosifs et des substances nocives et dangereuses.

De même, les bannières ouvertes dans les tribunes sont contrôlées par la police et si elles sont jugées « appropriées », elles sont autorisées à entrer. C’est une menace fasciste de montrer les bannières d’une Toros blanche [un modèle de voiture Renault utilisée dans les années 1990 pour la disparition forcées des milliers de Kurdes par les paramilitaires turcs (JITEM)] et d’un tueur à gages [Mahmut Yildirim, alias « Yesil »], symbolisant les meurtres non résolus commis dans les années 90, et de fermer les yeux sur cela.

Considérer ce qui s’est passé comme l’incompétence de quelques fonctionnaires et déclarer que « nous avons puni ceux qui n’ont pas rempli leurs devoirs » , c’est dissimuler l’incident.

Le fait que le match n’ait pas été reporté malgré les menaces et les attaques qui sévissaient depuis le début du match est une autre preuve que l’intervention nécessaire n’a pas été faite.

La police des sports (…) n’a pas rempli aujourd’hui son devoir premier.

Nous pensons que toutes les couleurs sont belles et représentées dans le football. Nous montrerons que ceux qui s’opposent à cette idée n’ont pas leur place dans les tribunes.

Malgré tous vos efforts, nous construirons ensemble un avenir contre la discrimination. Nous ne laisserons pas Amedspor seul. »

Les fan-clubs qui ont signé la déclaration sont: Barikat, Mor Barikat (Amedspor), Dersimspor Direniş, Beleştepe (Beşiktaş), Karşı Taraf (Gençlerbirliği), Tek Yumruk (Galatasaray), Karakızıl (Gençlerbirliği), 6.Bölge (Adana Demirspor), Taşra (Fenerbahçe), Alkaralar (Gençlerbirliği), Kaplanpençe (Adanaspor), Kızıl Kabus (Altay), Gölkentliler (Van Spor).