TURQUIE /KURDISTAN – Dans la nuit du lundi 6 février, un séisme dévastateur a frappé le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie (des régions à majorité kurdes), réduisant à néant des dizaines de milliers d’immeubles. Les autorités turques et syriennes, non préparées à une telle catastrophe – pourtant annoncée depuis des décennies – peinent à secourir les dizaines de milliers de personnes ensevelies sous les décombres, tandis que les survivants grelottent dans le froid et la neige dans les provinces de Kahramanmaras, Adiyaman, Diyarbakir, Gaziantep… Un député HDP a déclaré que la ville d’Adiyaman était complètement détruite et qu’il n’y avait pas assez de tentes pour les survivants qui en ont un besoin absolu.
Les températures glaciales menacent les sinistrés du séisme
Le député HDP Necdet İpekyüz a déclaré qu’il y avait toujours un besoin de tentes, de réchauds et de produits d’hygiène dans la province d’Adiyaman (Semsur) frappée par deux puissants tremblements de terre lundi.
Après deux tremblements de terre majeurs à Maraş, la situation dans la province d’Adiyaman s’aggrave progressivement. Le député du HDP Necdet İpekyüz, membre des équipes d’aide du HDP, a déclaré à l’ANF que la ville avait été complètement détruite, insistant sur le fait que les survivants avaient désespérément besoin de plus de tentes.
İpekyüz a déclaré : « Les problèmes à Adıyaman s’aggravent. Tout d’abord, il n’y a toujours pas d’organisation et de coordination. Les gens essaient de subvenir à leurs besoins quotidiens dans une grande confusion. Parce qu’il n’y a pas de fonctionnaires qui pourraient s’occuper des problèmes. La plupart du temps, les initiatives bénévoles aident les gens. Ils cherchent désespérément refuge. Le nombre de morts est déjà trop élevé à Adıyaman. C’est maintenant un miracle de sortir un survivant des décombres. Les gens recherchent du matériel pour enterrer leurs proches décédés.
La ville est effondrée. Elle se transforme en ville fantôme la nuit car il n’y a pas d’électricité. Sous des températures glaciales, les gens cherchent refuge dans leur voiture. Le chauffage est un énorme problème car il n’y a ni électricité ni gaz naturel. Il n’y a pas de repas chaud. »
Besoin de chauffage et toilettes mobiles
İpekyüz a demandé que davantage de tentes soient livrées à Adıyaman, soulignant l’inefficacité des municipalités mises sous tutelle par l’État.
« Nous voyons une fois de plus comment les municipalités [confisquées] par l’État ont échoué à fournir des services publics. Les municipalités du HDP à Silopi et Çınar, où aucun administrateur n’a été nommé, ont ouvert deux cuisines. Elles fournissent des services au public de manière organisée.
Je voudrais faire une annonce par l’intermédiaire de votre agence de presse concernant l’aide reçue : Il vaut mieux ne plus envoyer de vêtements. La question du pain ne devrait être traitée que par les centres de crise. Pas besoin d’envoyer de l’eau potable. Nous ne devrions pas envoyer d’aide sans coordination. La coordination centrale doit être contactée. Le plus urgent : la préparation des tentes, des conteneurs et des colis dans les règles de l’art. Aussi, des produits de nettoyage et de la nourriture. De plus, il est nécessaire d’envoyer en urgence de la lessive, du savon et des produits d’hygiène féminine. Le plus gros problème, je le répète, c’est qu’il nous faut plus de tentes. Nous avons aussi besoin de poêles. Et bien sûr, un autre problème majeur concerne les toilettes et les salles de bains mobiles. »
Risques d’épidémies très élevées
« Les gens sont toujours aux prises avec les débris et les bâtiments endommagés. La santé de ceux qui ont été touchés par les tremblements de terre et qui ont été sauvés des décombres est menacée. Il faut penser aux personnes atteintes de maladies chroniques, aux femmes enceintes et aux enfants. De plus, il est nécessaire d’aider les personnes qui peuvent tomber malades à cause du temps glacial, les personnes handicapées, les personnes âgées, les sans-abri et les personnes isolées.
Comme les débris ne sont pas enlevés, les abris ne sont pas construits et l’hygiène n’est pas assurée, la ville se transforme maintenant en dépotoir. Les épaves doivent être enlevées et les rues nettoyées avec un soutien extérieur car le gouvernement local s’est effondré. [Autrement], des épidémies peuvent éclater.
Malgré tout cela, la seule chose qui fait survivre les gens, c’est la culture de la solidarité. Les provinces de Batman, Hakkari, Van et Doğubeyazıt bénéficient d’un soutien important. Cependant, il est très important qu’ils soient bien organisés. »
ANF