AccueilCultureFRANCE. La musicienne kurde emprisonnée en Turquie, Nudem Durak élue citoyenne d’honneur...

FRANCE. La musicienne kurde emprisonnée en Turquie, Nudem Durak élue citoyenne d’honneur de la ville de Clamecy

Lors du conseil municipal de Clamecy du vendredi 2 décembre, les conseillers municipaux ont décidé d’accorder la citoyenneté d’honneur de la ville de Clamecy à Nudem Durak, une jeune musicienne kurde emprisonnée* en Turquie depuis près de 8 ans pour avoir chanté des chants politiques kurdes.

Une soirée de remise du titre de citoyenneté est organisée demain, 10 décembre, à la Mairie de Clamecy, dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté. La présidente de l’Association France-Kurdistan, Sylvie Jan acceptera le titre citoyenneté au nom de Nudem Durak.

RDV le samedi 10 décembre, à 19 h
Mairie de Clamecy
Salle Romain Rolland

*Condamnée à 19 ans de prison pour avoir chanté et enseigné la musique kurde

Cela fait presque 8 ans que la chanteuse kurde Nûdem Durak est en prison pour avoir chanté dans sa langue maternelle. Elle doit retrouver sa liberté en 2034. Un châtiment de 19 ans pour lui enlever le goût de chanter les chansons de son peuple… ou montrant la fausseté du discours officiel turc parlant de leurs « frères kurdes ».

Originaire de Cizre, Nûdem Durak enseignait des chansons kurdes aux enfants. En 2015, Elle a été arrêtée et condamnée à dix ans et demi de prison pour «promotion de la propagande kurde» en chantant dans sa langue maternelle. En juillet 2016, sans accusation supplémentaire, sa peine a été portée à 19 ans.

Les Kurdes subissent la persécution et l’assimilation forcée depuis des décennies par la Turquie, l’Iran, la Syrie (jusqu’à récemment par l’Irak) et qui occupent le Kurdistan. Ils sont condamnés à disparaître en tant que peuple.

Pour l’État turc, qui avait même interdit les mots «Kurdes», « Kurdistan », jusqu’aux années 1990 (les appelant plutôt «Turcs des montagnes»), chanter ou parler en kurde était tout simplement interdit. Aujourd’hui, on peut parler ou chanter kurde dans le cadre privé, à condition ne pas parler du statut de colonisé des Kurdes, leur assimilation forcée, la destruction et le pillage de leur culture, leurs richesses naturelles, leur patrimoine… mais louer (en kurde) les « bienfaits de la colonisation » turque au Kurdistan qui a sorti les « sauvageons kurdes » de leurs grottes et les a « civilisés » à coup de massacres, de déportation et d’assimilation forcée.