AccueilDroits de l'HommeLa Turquie devrait être jugée pour le génocide des Yézidis

La Turquie devrait être jugée pour le génocide des Yézidis

La Turquie devrait être jugée devant la Cour internationale de justice pour complicité d’actes de génocide contre les Kurdes yézidis écrit un rapport rédigé par un groupe d’éminents avocats de défense des droits humains.

Le journal britannique The Guardian a publié un article sur le rapport compilé par un groupe d’éminents avocats des droits de l’homme, affirmant que la Turquie devrait être poursuivie devant la Cour internationale de justice pour complicité d’actes de génocide contre le peuple yézidi.

Le rapport met en évidence la responsabilité contraignante des États dans la prévention du génocide sur leur territoire, même s’il est perpétré par un tiers tel que le groupe État islamique (EI / DAECH / ISIS).

Les avocats, regroupés sous le titre de Comité yézidi de justice (Yazidi Justice Committee – YJC*), ont déclaré qu’il y avait une responsabilité en vertu du droit international pour les États de prévenir le crime de génocide en vertu de la Convention sur le génocide.

Il est largement admis qu’un génocide a été tenté contre les Yézidis à partir de 2013 en Irak et en Syrie. Le rapport, qui fait suite à une enquête de trois ans sur la conduite de 13 pays, a conclu que trois d’entre eux avaient manqué à leur devoir de prendre des mesures raisonnables pour empêcher le génocide.

 
Dans le cas de la Turquie, le comité est allé plus loin en accusant ses dirigeants d’être complices des massacres, alléguant qu’il n’avait pas surveillé ses frontières pour empêcher la libre circulation des combattants de l’EI, dont un nombre important de ressortissants turcs. Les responsables turcs ont déclaré que les critiques étaient sans fondement.
 
Le comité a affirmé qu’à partir d’avril 2014, les responsables turcs ont fermé les yeux sur la vente, le transfert et l’asservissement de femmes et d’enfants yézidis, et ont aidé à former des combattants affiliés à l’EI pour combattre ses ennemis kurdes en Syrie, renforçant ainsi les auteurs du génocide.
 
« Les responsables turcs savaient et/ou ont délibérément ignoré les preuves que ces individus utiliseraient cette formation pour commettre des actes interdits contre les Yézidis », indique le rapport.
 
Le rapport de 278 pages reconnaissait qu’en juin 2014, l’Irak avait demandé à l’ONU de reconnaître les atrocités commises par l’EI, mais accusait le gouvernement irakien de ne pas se coordonner avec les autorités kurdes ou de prendre des mesures pour évacuer les Yézidis vers la sécurité.
 

Le gouvernement syrien, selon le rapport, n’a pas réussi à empêcher le transfert et la détention de Yézidis réduits en esclavage sur son territoire.

 

Le Yazidi Justice Committee* comprend cinq organisations internationales de défense des droits humains et il est présidé par Sir Geoffrey Nice QC, ancien procureur principal au tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Ses principaux mécènes sont les pairs Helena Kennedy QC et David Alton.