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LILLE. Teymour, l’enfant qui a survécu: un récit du génocide des Kurdes par Saddam

LILLE – Dans le cadre d’une soirée kurde organisée par la compagnie La Pluie d’Oiseaux au théâtre de la Verrière, à Lille, venez assister à la lecture d’un texte basée sur le récit d’un survivant du génocide kurde (al-Anfal) commis par Saddam en 1988 et au vernissage d’une exposition des artistes Anne Benoît et Édith Henry ce jeudi 9 juin.
 
 
(D’après l’interview de Teymour réalisée par Arif Qorbani)
 
Teymour, avait douze ans en 1988. Il était Kurde dans l’Irak de Saddam Hussein. Une nuit, dans un désert, loin des montagnes qui l’ont vu naître, il a été le seul à survivre. Des centaines de femmes et d’enfants autour de lui ne verront plus le jour. Les hommes et les vieux avaient déjà disparus.
 
Un berger arabe chiite va soigner ses blessures et le confier à une famille en ville…
 
Plus tard les politiciens américains se serviront de lui.
 
Adaptation et lecture par Bertrand Foly
Musique : Juliette Kapla (voix) et Timothée Couteau (violoncelle)
 
Avec la présence et le témoignage d’Osman Sarkar, musicien et interprète à l’hôpital de Dunkerque qui, après la représentation, partagera ses connaissances des sombres années « Saddam » , de celles qui ont suivies et de la situation actuelle des kurdes, vivant au Kurdistan ou réfugiés en Europe.
 
18h : Inauguration de l’exposition suivi de la lecture à 19h
 
Deux artistes vont exposer des œuvres en lien avec le Kurdistan :
– Anne Benoît
– Édith Henry
 
exposition du 9 juin au 2 juillet
Sur rendez-vous en téléphonant au 09 52 23 35 63 ou par mail via contact@verriere.org
 
Anne Benoit :
 
Au départ, fascinée par les hommes et femmes combattants Kurdes, j’ai beaucoup regardé leurs images, leurs visages et leurs chars peints de signes très graphiques évoquant des armes, des flèches, des oiseaux, des grues, des envols… La beauté de ces signes contraste avec la tragédie que vivaient ces soldats souriants et fiers. Comme pour la série des paysages, j’ai mêlé des emprunts aux photos de presse et aux images à caractère historique, à d’autres éléments répétitifs qui donnent à ces peintures une visée plus générale sur les tragédies humaines. Apparaissent différents motifs, saturant l’espace. Parmi eux le chien loup est un guetteur, un témoin, une victime. La peinture « en réserve » nous montre un monde peuplé de fantômes.
 
L’ensemble du travail nous parle d’impuissance, la nôtre, d’angoisses sourdes et souterraines, mais en même temps d’une envie de comprendre l’indicible.
 
 
Edith Henry
 
Kurdistan? Pour moi, ce sont d’abord des rencontres – en premier de Rebwar Saeed (sa peinture, ses récits de vie dans la montagne kurde, la résistance, les bombardements chimiques – notre travail en collectif d’où est née l’association La Pluie d’Oiseaux), puis de bien d’autres, des femmes et des hommes souvent devenus mes amis. Ce sont des livres, des films, des peintures, des photos et mes nombreux voyages « là-bas ». Depuis 30 ans, je glane des mots, des bribes de récits, des objets, des bouts de tissus ou de poterie, je croque, j’accumule les souvenirs, des visages. Mes « matières kurdes ».
 
Ces œuvres exposées sont mes tentatives de les « digérer », de les transfigurer, de les rendre tangibles. C’est ma façon de les questionner, de leur donner de la consistance et de les partager tout en préservant leur part de fragilité et de secret.
 
Adresse:
Théâtre de la Verrière
28 Rue Alphonse Mercier, 59800 Lille