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La Turquie intensifie ses bombardements après avoir échoué à lancer une nouvelle opération militaire contre le Rojava

SYRIE / ROJAVA – La Turquie a intensifié ses bombardements visant les Kurdes syriens après avoir échoué à lancer une nouvelle opération militaire contre le Rojava.
 
Matai Hanna, le porte-parole du Conseil militaire syriaque des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), a déclaré mardi que l’escalade turque sur les lignes de contact dans le nord-est de la Syrie est une réaction à l’échec de la Turquie à obtenir le feu vert pour une nouvelle opération militaire dans la région. Hanna a tenu les forces russes responsables des attaques turques, déclarant que le garant russe ne prend pas de « mesures sérieuses pour arrêter les violations et les crimes de guerre commis par la Turquie. »
 
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré le 23 mai que la Turquie lancerait bientôt une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie pour créer une « zone de sécurité » de 30 kilomètres le long de la frontière.
 
Cependant, le gouvernement turc a reporté, il y a deux jours, l’opération militaire sine die.
 
Hanna a déclaré que la Turquie tentait d’exploiter la préoccupation mondiale concernant le conflit russo-ukrainien, pour déplacer la population indigène du nord-est de la Syrie.
 
Selon des rapports sur les droits de l’homme, environ 300 000 habitants de Sere Kaniye (Ras al-Ain) et de Tel Abyad ont été déplacés de leurs foyers à la suite de l’invasion du nord-est de la Syrie par la Turquie et ses factions d’opposition affiliées (SNA) en 2019.
 
Hanna a déclaré que les forces turques ne respectent pas l’accord de cessez-le-feu qu’elles ont signé avec les parties américaine et russe en 2019.
 
Suite à l’opération militaire turque « Source de paix » en octobre 2019, qui s’est soldée par l’occupation des deux villes de Tel Abyad, au nord de Raqqa, et de Serê Kanîyê (Ras al-Ain), au nord de Hasakah, la Turquie a signé deux accords de cessez-le-feu , l’un avec la Russie et l’autre avec les États-Unis.
 
Les accords stipulent l’arrêt de toutes les hostilités là-bas et le retrait des FDS à 30 km de profondeur de la frontière turque en plus de mener des patrouilles conjointes turco-russes afin de surveiller la mise en œuvre des accords.
 
Pendant des jours, les forces turques ont intensifié les bombardements de villages dans la campagne nord d’Alep et dans la ville de Tel Tamer, au nord de Hasakah, au nord-est de la Syrie.
 
Les bombardements turcs ont entraîné de grandes destructions dans l’église assyrienne de la ville de Tel Tawil. Un certain nombre d’écoles, de maisons et de biens de résidents locaux ont également été endommagés, en plus d’une vague de déplacements sans précédent depuis ces villages.
 
La Turquie a cédé la place à des organisations extrémistes, composées de dirigeants des deuxième et troisième rangs de l’Etat islamique, et d’autres organisations, pour procéder à des enlèvements, des meurtres et des tortures dans les zones sous son contrôle, selon Hanna
 
Le porte-parole du Conseil militaire syriaque a tenu les forces russes pour responsables des attaques turques, déclarant : « Le garant russe ne prend pas de mesures sérieuses pour arrêter les violations et les crimes de guerre commis par la Turquie. »
 
Hanna a attiré l’attention sur la nécessité pour la communauté internationale et les pays concernés par la question syrienne de tenir pour responsables les forces turques qui commettent des crimes inhumains.