AccueilEuropeFrancePARIS. Un dîner kurde sous le signe du Newroz et du lobbying

PARIS. Un dîner kurde sous le signe du Newroz et du lobbying

PARIS – Le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) a organisé un diner de Newroz réunissant environ 300 personnes, dont de nombreux politiciens français et des personnalités de la société civile, autour d’un diner de Newroz (Nouvel-an kurde) à Lutetia, à Paris. Ce diner est considéré comme une tentative de lobbying kurde en France où ont trouvé refuge les militants kurdes depuis les années 1980 mais qui n’avaient jusqu’à présent pas fait du lobbying pro-kurde en France, ni en Europe d’ailleurs.
 
Les Kurdes réunissent des politiciens français et des personnalités de la société civile autour d’un diner de Newroz
 
Des politiciens français, des représentants de la société civile et des militants kurdes se sont retrouvés autour d’un diner du Newroz à Paris. Nesrin Abdullah, commandante des YPJ, Nuri Mahmut, commandant des YPG, ont salué les invités et ont appelé à la solidarité internationale dans leur lutte contre DAECH qui tente de renaitre de ses cendres. On a déploré toute fois l’absence de ministres français à ce diner kurde. 
 
Présence de politiciens français et des représentants de la société civile 
 
La réception s’est déroulée en présence du vice-président du Sénat Pierre Laurent, du porte-parole du parti gouvernemental à l’Assemblée nationale Sylvain Maillard, du président du parti UDI Jean-Christophe Lagarde, qui est également à la tête du groupe de travail sur la question kurde en l’Assemblée nationale, élue de France Insoumise, Mathilde Panot, le secrétaire national des Verts Julien Bayou et le sénateur socialiste Rémi Féraud, le député François Pupponi et les intellectuels Patrice Franceschi, Gérard Chaliand, Caroline Fourest, Gilbert Abgel, Tristane Banon et Franz-Olivier Giesbert.
 

Des représentants de SOS racisme, de la Fondation Danielle Mitterrand, du Conseil de coordination des Assyro-Chaldéens de France, de l’Association France-Kurdistan, du Conseil national des Conseils de coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF), Ara Toranian, Valérie Toranian, Anouch Toranian, Dominique Sopo, Mourad Papazian, Sophie et François Devedjian ainsi que l’Imam Chalgoumi de Drancy, Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation de l’Islam de France, Latifa Ibn Ziaten, mère d’un des soldats tués par Mohamed Merah en mars 2012 étaient également parmi les centaines d’invités de la soirée.

Plusieurs intervenants ont appelé à la levée du secret-défense dans l’affaire du triple assassinat des militantes kurdes exécutées à Paris par le MIT turc en 2013, et au retrait du PKK de la liste des organisations terroristes.

 
 
Agit-Polat, Pascal Torre, Nuri Mahmoud, Berivan Firat, Nesrin Abdalla
La commandante des YPJ Nesrin Abdullah, le commandant des YPG Nuri Mahmud, le coprésident du KNK Ahmet Karamus, le membre du conseil exécutif du KNK Zübeyir Aydar, le coprésident du KCDK-E Yüksel Koç et le journaliste Ferda Çetin ont assisté à la réception pour la partie kurde.
 
« La France doit jouer son rôle »
 
Le porte-parole du CDK-F, Agit Polat a prononcé le discours d’ouverture de la réception. Polat a déclaré : « Il est important que la question kurde parvienne à une solution permanente. Pour cela, les alliés et militants kurdes en France doivent agir. La France devrait jouer un rôle important et stratégique à cet égard. La France doit soutenir la construction d’une nouvelle politique kurde inclusive et prenant en compte les intérêts du peuple kurde en tant qu’État, et en la portant sur la scène internationale, elle doit convaincre ses alliés de soutenir cette politique. »
(…)
« En revenant à l’actualité et aux réalités de la diaspora kurde, en Europe (2,5 millions) et 300.000 en France, Polat a souligné la volonté du CDK-F, d’encourager l’intégration des Kurdes à la société française, afin de se sentir « pleinement français et kurdes à la fois ». « La structuration des milieux associatifs kurdes en France, joue un rôle crucial de rempart contre toutes les formes d’extrémisme, de fanatisme, de communautarisme et de nationalisme » et d’évoquer le mouvement des femmes, de jeunesse, des instituts de recherches, des associations culturelles et cultuelles, le monde économique qui compte des milliers de salariés dans de nombreux domaines, et l’Union des entrepreneurs franco kurde (UEFK) qui représentent plusieurs milliards d’euros de contributions dans le PIB de la France.
 
Il est important de comprendre que les Kurdes ne sont plus les anciens kurdes, le PKK n’est plus l’ancien PKK marxiste-léniniste, le Moyen-Orient n’est plus l’ancien Moyen-Orient et les équilibres politiques et géostratégiques ne sont plus les mêmes. Le monde change, les acteurs politiques, militaires et géostratégiques changent avec. La résistance accrue que les Kurdes ont affichée contre Daesh prouve largement ce changement. Les Kurdes sont aujourd’hui des acteurs incontournables de l’échiquier politique et géostratégique.
 
Agit Polat a appelé à « la résolution de la question kurde par des moyens politiques » tout en précisant que « sans le PKK et le leader kurde Abdullah Ocalan » celle-ci est « impossible ». Il a alerté sur le fait qu’une Turquie anti-démocratique représente un danger, non seulement pour le Moyen-Orient mais aussi pour l’Europe en rappelant que l’invasion récente de nombreux pays par la Turquie ou bien celle de l’Ukraine par la Russie, montre à quel point la guerre est proche de l’Europe. Pour lui « si la sécurité de l’Europe passe peut-être par la Turquie, elle ne passe absolument pas par le régime turc, en revanche il est incontestable que cette sécurité passe par les Kurdes. » (extraits retransmis via Sylvie Jan)
 
Les commandants des YPJ et des YPG du Rojava se sont adressés aux invités
Nesrin Abdullah a salué tous les invités au nom des YPJ et a déclaré : « Newroz signifie la résistance et la liberté. Aujourd’hui, c’est ce qui se passe au Rojava. Nous, les Kurdes, voulons construire une nouvelle société avec les peuples arabe, arménien, assyro-syriaque; une société égalitaire et libre. »

 

Quand au commandant des YPG, Nuri Mahmoud, il a souligné l’importance de la lutte contre l’organisation djihadiste et de la résistance contre l’embargo régional. Il a conclu son discours par un appel à la solidarité internationale.

La salle a ovationné Nesrin Abdullah et Nuri Mahmud débout. 

 
La soirée s’est achevée par un concert de l’artiste Çiyavan Diyar Mehrovî.