Dans une interview accordée à l’ANHA, Oihana Etxebarrieta a déclaré:
Nous saluons les habitants de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie et leur souhaitons une année pleine de réalisations pour les droits et la paix. En tant que force municipaliste, nous savons à quel point il est important que la prise de décision et la gestion des politiques se fassent au plus près des citoyens, avec leur pleine participation. Nous soutiendrons toujours la lutte quotidienne du gouvernement de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie, et nous continuons à marcher à leurs côtés.
Concernant la dernière attaque de l’Etat islamique contre la prison de Ghweiran dans la ville de Hasaka, Oihana Etxebarrieta Legrand a déclaré:
L’attaque est le résultat du peu de soutien que la communauté internationale apporte à la population kurde du nord de la Syrie. Ce sont eux qui se sont battus pour toute l’humanité contre DAECH et maintenant personne ne les soutient dans la gestion des prisonniers et des familles de DAECH. La communauté internationale doit prendre ses responsabilités une fois pour toutes (…) et atteindre la cour internationale serait importante pour pouvoir mettre cette responsabilité partagée sur la table.
Reconnaissance de l’AANES par le Parlement de Catalogne
Une pleine reconnaissance institutionnelle au niveau international est nécessaire, car autant la légitimité vient de la citoyenneté locale, autant les possibilités d’alliances et de création de liens internationalistes sont nécessaires pour avancer dans ce monde globalisé. Il existe de nombreuses petites formes institutionnelles (régionales, autonomes, petits pays indépendants…) qui croient en une autre façon d’être et de travailler dans le monde.
Répondant à une question de savoir si la mesure devait être prise par le Parlement espagnol, elle a déclaré:
Je ne pense pas. Ce n’est pas un hasard si la reconnaissance vient d’un parlement où la majorité est en faveur du droit de décider (par ceux qui sont en faveur des processus d’indépendance ou par ceux qui veulent plus d’autonomie). Depuis des années, l’État espagnol entrave et criminalise la lutte du peuple pour l’indépendance et l’autonomie.
Le Parlement du Pays Basque
C’est une demande qui a été formulée par différentes organisations et mouvements locaux. Il n’y a pas encore eu de débat à ce sujet, mais nous sommes pour notre part favorables à pouvoir le promouvoir et le soutenir.
Le gouvernement basque n’a pas reconnu l’AANES, est-ce pour le bien de la Turquie, est-ce lié à des craintes sur vos comptes détenus dans des banques turques ?
Évidemment, la diplomatie turque est toujours à l’affût de déclarations et de décisions en faveur des citoyens kurdes où qu’ils se trouvent. Je ne peux parler qu’au nom du travail que font les différents groupes du parlement basque et nous avons toujours essayé de trouver des points d’accord pour dénoncer les attaques ou soutenir les différentes luttes du peuple kurde.
Si le Pays Basque reconnaît l’AANES, quelles seront vos relations avec l’AANES et quelle sera l’importance de cette démarche si elle est franchie ?
Il me semble que cela faciliterait les pistes de travail institutionnel conjoint. Il a déjà une légitimité sociale, et maintenant nous avons besoin d’une légitimité institutionnelle. Comme je l’ai dit précédemment, mon groupe politique, EH Bildu, travaillera dans ce sens.