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TURQUIE. Une politicienne kurde malade mise en cellule d’isolement

TURQUIE – Aysel Tugluk, politicienne kurde qui a de graves problèmes de santé et qui perd la mémoire, a été mise en cellule d’isolement, créant l’indignation chez les défenseurs des droits et les proches des prisonniers malades qui appellent à la libération de Tugluk alors qu’on assiste à la mort en série des prisonniers kurdes depuis une quinzaine de jours.
 
Sera-t-elle la prochaine prisonnière kurde morte en prison?
 
Alors qu’on pleure la mort en série des prisonniers kurdes, dont celle de Garibe Gezer, une autre information alarmante concernant l’état de santé de la politicienne d’HDP, Aysel Tuğluk, nous parvient depuis la prison où elle est tenue en otage depuis 2016. En effet, l’ancienne vice-présidente du HDP, Aysel Tuğluk, 56 ans, souffre d’une maladie invalidante qui nécessite un traitement régulier mais les autorités turques l’ont mise en cellule d’isolement, préférant la voir mourir en prison au lieu de lui permettre d’avoir des soins adéquats.
 
Aysel Tuğluk, parce que femme, kurde, alévie, politicienne, elle mourra en prison
 
Aysel Tuğluk est emprisonnée pour ses activités politiques au sein du congrès de la Société démocratique (DTK), comme tous les autres politiciens kurdes dont les activités sont criminalisées par l’État turc dans le but de créer un motif d’emprisonnement et de privation de tous leurs droits en tant que représentants élus par le vote populaire.
 
Aysel Tugluk est détenue dans la prison de Kandıra, à Kocaeli, dans l’ouest de la Turquie, depuis décembre 2016. Elle a déjà été condamnée dans plusieurs procès alors qu’il y a d’autres procédures engagées contre elle. En février 2020, la cour d’appel a confirmé la plus lourde peine de prison prononcée à ce jour à l’encontre de Tugluk, soit dix ans d’emprisonnement. Elle a été reconnue coupable pour « diriger une organisation terroriste » en raison de sa fonction de coprésidente du Congrès pour une Société démocratique (DTK, Organisation faîtière de la société civile). Cette condamnation a été suivie mi-octobre d’une peine de vingt mois d’emprisonnement pour propagande terroriste. L’ancienne députée risque par ailleurs une peine de prison à vie aggravée dans le cadre de l’affaire Kobanê.