PARIS – Le Groupe d’études transglobales poursuit ses conférences autour des Peuples sans État dont font partie les Kurdes. Lors de sa prochaine conférence en ligne, le groupe d’études parlera également de la jinéologie, avec des intervenantes kurdes.
Voici la présentation de la visioconférence qui aura lieu le mardi 7 décembre, de 18 heures à 22 heures (heure de Paris):
« Les Peuples sans État nés de la modernité politique et coloniale parlent des langues différentes de l’histoire, du social, de la vie commune et de la politique. L’injonction étatique-nationale, fondée sur l’unicité de l’État, de la nation, de l’histoire, de l’identité et de la langue où l’État organise à son bénéfice les rapports de production sociale, de classe, de genre, d’origine etc. a ainsi généré autant de frontières auxquelles ils ne peuvent être assignés.
Nous voulons proposer à l’occasion de cette journée des perspectives à contrario inter- et transdisciplinaires qui s’attachent aux autres formes de l’histoire et du récit, à même d’interroger les termes de la recherche, et des perspectives transfrontalières à l’intérieur et à l’extérieur des États existants, là où les conditions de vie et la différenciation des statuts imposés, l’absence de droits, ont donné lieu à l’aspiration à de nouveaux projets sociaux et politiques ouverts sur les mouvements de solidarité transnationaux.
La rencontre sera l’occasion de discuter de l’actualité des études kurdes de la Jineolojî* notamment avec la présentation du numéro spécial de la revue de Jineolojî « Weaving another future / Tisser un autre avenir », ainsi qu’au travers de plusieurs interventions de l’histoire passée et actuelle du Cachemire, de la Palestine, et des féminismes transnationaux à la fois dans des croisements transdisciplinaires et à travers les frontières. »
• Haskar KIRMIZIGÜL (Comité éditorial de la revue Jineolojî / Jineolojî Europe) : « Weaving Another Future / Tisser un autre avenir ». Présentation du numéro spécial de la revue Jineolojî (en anglais)
• Yasemin ANDAN (Académie de Jineolojî / Jineolojî Europe) : « Perspectives de la Jineolojî pour une alternative à l’État-Nation basée sur la démocratie, la libération des femmes et l’écologie »
• Sarah MARCHA (Centre de Jineolojî / Jineolojî Europe) : «Par delà les frontières, le travail de recherches et d’éducation de la Jineolojî»
• Naji EL KHATIB (Institut des Humanités MedFil) : « L’État national palestinien : changement de paradigme »
• Béatrice RETTIG (LLCP-Paris VIII) « L’injonction étatique-nationale dans le langage »
• Huma DAR (California College of the Arts) : « Dual-Hauntology of Exiled Statelessness versus Militarized Anthropological Care(lessness): Situatedness and PsyOp Politics of Passing As A Friend » (en anglais)
— 19h00 : Rencontre avec Rabab ABDULHADI (AMED-Université d’État de San Francisco) (en anglais)
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Contact : peuplessansetat@gmail.com
Groupe d’études transglobales
LLCP – Université Paris 8
Département de philosophie – Université Paris 8
Vous pouvez suivre l’événement sur ZOOM en suivant le lien de la visioconférence :
Salle de réunion Zoom : 84655573719
Mot de passe : L1drUEI0djZLelA1LzcxVVdXVGxpZz09
Qu’est-ce que la Jineolojî ?
La Jineolojî (jin, pour femme en kurde et lojî en référence au suffixe logos en grec « parole, discours » utilisé dans la construction de substantifs féminins savants) ou la science des femmes, est une forme de féminisme, de l’égalité des sexes, préconisée par Abdullah Öcalan, chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
En réaction aux règles religieuses et tribales basées sur l’honneur qui confinent les femmes dans les sociétés du Moyen-Orient depuis des millénaires, Ocalan a déclaré qu’ « un pays ne peut être libre que si les femmes sont libres », que le niveau de liberté de la femme détermine le niveau de liberté dans la société en général.
Pour en savoir plus sur la Jineolojî, voir ici