KURDISTAN DU SUD – Ce matin, les forces de l’UPK sont entrées dans l’enceinte de l’université de Souleimaniyeh où des étudiants sont mobilisés depuis 4 jours exigeant la réinstauration de la bourse estudiantine supprimée en 2014 par le gouvernement régional kurde. Le duo PDK-UPK semble encore une fois vouloir user de la violence contre les demandes légitime d’un peuple appauvri alors que le pouvoir est accusé de voler les revenus du pétrole et de favoriser le népotisme…
Des étudiants manifestants publient sur les réseaux sociaux des vidéos des attaques des forces de sécurité, d’autres implore l’opinion publique et les autorités disant qu’ils sont dans une extrême pauvreté, qu’ils demandent juste une bourse pour pouvoir continuer à étudier.
Une étudiante déclarait sur les réseaux sociaux: « Nous sommes issus de familles pauvres. Si nous étions issus des familles riches et de l’élite politique, nous étudierions dans les universités privées et nous n’aurions pas besoin de cela. Nous ne demandons que notre allocation mensuelle. Nous n’avons pas demandé à avoir les revenus du pétrole et les revenus des points frontaliers. »
A Erbil (Hewler), les forces du KDP ont bloqué l’entrée de la faculté de pharmacie de l’université d’Erbil. On s’attend à ce que toutes les universités ou instituts où les étudiants sont mobilisés soient bloqués par les forces de sécurité.
Cela fait quelques années que les Kurdes d’Irak descendent dans la rue contre la pauvreté, la corruption de la classe politique dirigée par les familles Barzanî et Talabanî depuis 30 ans, le pouvoir passant du père aux fils, neveux… rendant caduque la démocratie parlementaire, et qui s’enrichissent grâce à l’argent du pétrole tandis que les jeunes désargentés, sans travail prennent le chemin de l’exil au prix de leur vie. Certains meurent en mer, d’autres sont piégés à la frontière Pologne-Biélorussie ou à Calais, en France en espérant se rendre au Royaume-Uni.
Pour l’instant, la seule réponse apportée par le pouvoir à la gronde populaire est de la violence policière, mais jusqu’où?
« Une source au ministère de l’Education supérieure du Kurdistan irakien a rejeté la responsabilité sur le ministère des Finances, précisant qu’il faudrait environ 70 milliards de dinars (soit 46 millions de dollars) par an pour rétablir cette aide aux 135.000 étudiants de la région. La présidente du Parlement régional du Kurdistan, Rewaz Faiq, a convoqué à la prochaine séance parlementaire les ministres des Finances et de l’Education supérieur de la région autonome pour les entendre. » (AFP)