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TURQUIE. Un universitaire kurde envoyé en prison pour un tweet contenant le mot « Kurdistan »

TURQUIE / BAKUR – Après un tweet contenant le mot « Kurdistan », l’universitaire kurde Hifzullah Kutum a été suspendu de l’Université Firat d’Elazığ, échappé à une tentative de lynchage et fini en prison.
 

 

Hifzullah Kutum

Hifzullah Kutum, chargé de recherche au département des finances de l’Université de Firat, a partagé un tweet disant « Şoreşa Îlonê hemû Kurdan pîroz be. Bijî Kurdistan ! (Bonne Révolution de Septembre à tous les Kurdes. Vive le Kurdistan !) » et le recteur l’a limogé aussitôt. Un drapeau turc a été accroché à la porte de son bureau à l’université d’Elazığ et l’universitaire a été arrêté par la police. Il a été menacé de mort et presque lynché. Il a été déféré devant le tribunal samedi soir et arrêté pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste [PKK]». (Pourtant, il rendait hommage au PDK et à la famille Barzanî, accessoirement, les frères ennemis du PKK et alliés de la Turquie…)

 

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Protestations des avocats

L’ancien président du barreau d’Amed, Mehmet Emin Aktar, a protesté contre l’arrestation de Kutum via son compte Twitter : « Pouvez-vous être arrêté pour un tweet ? (…) Cependant, si vous écrivez Kurdistan, vous serez arrêté. L’universitaire Hifzullah Kutum a été arrêté pour un tweet. Il n’y a qu’une chose à dire: « Kurdistan » encore et toujours. »

« Le terme Kurdistan n’est pas une infraction pénale »

L’avocat de la défense de Kutum, Mehdi Özdemir, déclare que le terme « Kurdistan » utilisé par son client ne constitue pas une infraction pénale et doit être apprécié dans le contexte de la liberté d’expression. « En termes historiques et sociaux, le terme Kurdistan est à la fois un nom géographique et un terme politique. Une enquête préliminaire et un mandat d’arrêt ultérieur pour l’utilisation de ce terme n’ont aucune base légale. Récemment, la polarisation s’est répandue en utilisant l’utilisation du terme Kurdistan comme un excuse. L’atmosphère politique dans une société polarisée, l’utilisation de la langue qui divise et le traitement discriminatoire de l’identité kurde et du terme Kurdistan sont de plus en plus pointus. L’arrestation de mon client pour des expressions non punissables est illégale. »