Tandis qu’une partie des politiciens, journalistes, artistes… kurdes accueillaient avec enthousiasme cette exposition, d’autres criaient à l’imposture qui blanchit les mains ensanglantées du régime turc. En effet, tous ces crimes dénoncés sont l’œuvre de l’État turc qui continue le génocide kurde encore aujourd’hui. Inviter des responsables turcs sur le lieu du crime comme s’ils n’y étaient pas pour quelque chose est pour le moins indécent et explique la colère de ces innombrables Kurdes envers Ahmet Güneştekin. Les Kurdes ont une bonne mémoire et n’ont pas besoin de cercueils colorés exposés sous leurs nez pour se rappeler leurs cadavres ensevelis par l’armée turque sous les décombres de Sur, Nusaybin, Silopi, Idil… il y a 5 ans. C’est l’État turc qui doit se rappeler que le peuple kurde lui demander des comptes tôt ou tard pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité qu’il a commis au Kurdistan colonisé.
Le coprésident du HDP, Mithat Sancar, Mithat Sancar, İhsan Arslan, l’avocate Türkan Elçi, la journaliste Nurcan Baysal étaient parmi les personnalités et politiciens kurdes qui étaient aux côtés des responsables turcs dont le maire kémaliste d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu et l’ancien député du Parti de la justice et du développement (AKP), parti d’Erdogan qui sème la terreur au Kurdistan, y compris au Rojava et au Bashur.
Certaines de ces personnalités kurdes sont allées jusqu’à danser la ronde avec ces représentants de l’État turc aux pieds des remparts historiques d’Amed, à Keçi Burcu alors que ce même régime vient d’interdire le concert organisé à l’occasion du 30e anniversaire du Centre de Culture Mésopotamienne (Navenda Çanda Mezopotamya, en kurde) à Istanbul….
*Ahmet Güneştekin est un artiste visuel, dont les œuvres couvrent la peinture, l’art conceptuel et la sculpture.