SYRIE / ROJAVA – Les Kurdes du Rojava qui gèrent plusieurs camps abritant les familles et membres du groupe Etat Islamique ont salué l’initiative de l’ONU pour rapatrier des terroristes occidentaux détenus en Irak et en Syrie.
Le coprésident du département des relations étrangères de l’Administration kurde, Abdul Karim Omar, a salué l’initiative prise par les Nations Unies en marge de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (UNGA 76) concernant le rapatriement des éléments de l’EI dans les camps dans le nord-est de la Syrie et plus particulièrement au camp HOL dans l’est de la ville de Hasaka en disant que cette décision était le fruit des efforts inlassables déployés par l’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est (AANES).
António Guterres, secrétaire général des Nations Unies, a déclaré le 30 septembre que la situation actuelle ne peut pas durer longtemps à cause des dangers imminents pour la sécurité à moins que le problème ne soit résolu de manière globale. Guterres a ajouté qu’une solution urgente à la crise était nécessaire.
L’initiative onusienne pour rapatrier des Occidentaux de l’Irak et de la Syrie
Le Cadre mondial pour le soutien des Nations Unies aux rapatriés nationaux de pays tiers en Syrie/Irak est une réponse de l’ONU à la grave crise humanitaire dans ces camps et centres de détention et vise à soutenir les États membres désireux de rapatrier leurs ressortissants d’Irak et de Syrie déclare l’ONU.
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est exprimé dans un message vidéo, mercredi matin, lors du lancement virtuel du Global Framework on United Nations Support on Syria and Iraq Third Country National Returnees (Cadre mondial pour l’appui des Nations Unies aux rapatriés nationaux de Syrie, d’Irak et de pays tiers). Il a attiré l’attention sur le sort de dizaines de milliers de rapatriés, notamment des personnes vivant dans des camps surpeuplés ou privés des services de base.
« Cette situation ne peut pas durer. Le cadre lancé aujourd’hui fournit un soutien technique et financier intégré pour répondre aux besoins urgents en matière de droits humains et d’aide humanitaire des rapatriés d’Iraq et de Syrie », a-t-il ajouté.
Il a exhorté les donateurs à soutenir cet effort vital et opportun en contribuant généreusement au fonds d’affectation spéciale multipartenaires du Cadre.
Les Kurdes saluent l’initiative de l’ONU
Abdul Karim Omar, en charge des affaires étrangères au sein de l’administration kurde, a déclaré que l’initiative est positive, ajoutant qu’elle était le résultat des efforts déployés par des années de travail acharné et des appels lancés par l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie.
Omar a déclaré que le problème de l’Etat islamique (EI) est délicat et que l’AANES ne peut pas le résoudre seul: « Le 3 juin dernier, une réunion a été organisée en ligne avec des représentants de près de 50 personnes représentant des pays européens, en plus des associations de l’UE et des représentants du département d’État américain et le Canada où il a été confirmé que la solution réside dans le rapatriement par les pays européens de leurs sujets de DAECH en particulier les enfants et les femmes à réhabiliter à nouveau ».
Vivre dans de tels camps contribue à la constitution d’une génération d’enfants plus radicale et plus dangereuse que l’EI lui-même, selon Umar.
Le camp d’al-Hol abrite près de 60 000 personnes, principalement des familles et des membres de l’Etat islamique. Il existe une section définie pour les femmes migrantes qui contient plus de 8 000 personnes, principalement des enfants de moins de 14 ans, en plus de 12 000 mercenaires dans les prisons gérées par l’AANES appartenant à 54 pays. Toujours à al-Hol, 11 000 personnes, pour la plupart des enfants, appartiennent à 54 pays asiatiques et européens. « Le problème est délicat. Il y a 50 orphelins dont la nationalité est inconnue et il y a des femmes qui ont quatre enfants chacun de père différent et chaque père d’une nationalité différente », a déclaré Omar.
Dans sa conclusion, Omar a déclaré qu’ils avaient appelé à maintes reprises à une conférence internationale sur la question car la situation dans le camp de al-Hol est grave qui peut être comparé à l’explosion d’une bombe qui entraîne de graves répercussions au niveau international.