AccueilKurdistanRojavaL'ONU complice du changement démographique opéré par la Turquie à Afrin

L’ONU complice du changement démographique opéré par la Turquie à Afrin

SYRIE / ROJAVA – La Turquie a rendu obligatoire le turc mais banni le kurde des écoles d’Afrin, dans le nord de la Syrie, qu’elle occupe avec des gangs islamistes depuis 2018. Et pourtant, la communauté internationale (ONU, UE…) soutient cette même Turquie en Syrie et en Irak où elle opère un changement démographique en remplaçant les Kurdes par d’autres populations (Arabes, Turkmènes, Afghans, Ouïgours…).
 
Cours dispensés dans des écoles d’Afrin pour l’année 2021-2022
 
Selon les dernières nouvelles annoncées par Ankara, actuellement, l’ONU discute avec la Turquie du retour des réfugiés syriens dans le nord de la Syrie, dont les régions kurdes occupées par la Turquie. Ainsi, l’ONU soutient le nettoyage ethnique des Kurdes par la Turquie dans les 3 parties du Kurdistan (Bakur, Bashur, Rojava), l’Iran s’occupant de l’autre partie (Rojhilat)…
 

Tout cela prouve encore une fois que la Turquie veut chasser les Kurdes du Kurdistan et cela s’appelle un « nettoyage ethnique », un crime de guerre selon le droit international… Récemment, le politicien Salih Muslim rappelait que la Turquie voulait dé-kurdifier le Kurdistan en remplaçant les Kurdes par d’autres populations et détruire la résistance kurde déclarant que: « L’Etat turc veut créer ici un espace sans Kurdes, c’est-à-dire un Kurdistan sans les Kurdes. Et s’il y a encore des Kurdes ici, alors ils doivent être sous son commandement. C’est le genre de Kurdistan qu’ils veulent, que ce soit au Rojava ou ailleurs. Il mène la guerre psychologique partout, au nord du Kurdistan comme au sud et au Rojava. Comme le Rojava est plus ouvert aux autres forces et a résisté, c’est un peu plus violent ici.

De nombreuses cellules dormantes djihadistes ici ont des liens avec la Turquie. La Turquie mène une guerre spéciale intense à travers les médias virtuels. Malheureusement, une grande partie de cette guerre est menée par des Kurdes qui ont été achetés comme agents. Le but est de chasser les Kurdes d’ici et d’installer une autre population. Le fait que les Arabes ne soient pas autorisés à traverser la frontière a exactement à voir avec cela. Il leur est clairement indiqué qu’ils doivent rester, mais les Kurdes doivent partir. C’est un plan à long terme. Comme vous le savez, au début des affrontements en Syrie en 2011, des camps [de réfugiés] ont été installés en Turquie. L’Etat turc a invité tout le monde à venir dans ces camps. Il a essayé d’éloigner les Kurdes d’ici et d’installer à leur place des populations turkmène, ouïghoure et arabe. Aujourd’hui, les Afghans fuient leur pays et la Turquie veut les installer au Kurdistan.

Au Rojava en particulier, la guerre spéciale consiste aussi à dresser les différents groupes de population les uns contre les autres. La population arménienne et les syriaques sont des survivants du génocide ottoman. L’État turc mène une guerre psychologique partout ; il veut que les cellules dormantes deviennent actives partout. Il veut que les gens qui restent ici disparaissent aussi.

Comme vous pouvez le voir, de Shehba à Afrin et de Girê Spî à Serêkaniyê et Til Temir, des attaques d’artillerie ont lieu tous les jours. L’artillerie, les roquettes et les drones sont utilisés. C’est aussi dans le but de déplacer. Je pense que les gens ici l’ont compris maintenant et ils résistent. Au final, nous gagnerons parce qu’il y a ici une population qui a confiance en sa résistance, qu’elle soit kurde, arabe ou syriaque. A Til Temir et Zirgan, les gens retournent dans leurs villages malgré les bombardements quotidiens. »

La suite de l’entretien de Salih Muslim est à lire ici