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CFWIJ: La Turquie est le premier pays à violer les droits des femmes journalistes

JOURNALISME – « La Turquie est l’un des pays les plus dangereux pour les cas de harcèlement juridique et d’intimidation par l’État. En juin, 25 femmes journalistes ont comparu devant un tribunal pour se défendre », indique le rapport mensuel de la Coalition pour les femmes dans le journalisme (CFWIJ).
 

La Coalition pour les femmes dans le journalisme (CFWIJ) a publié son rapport mensuel « Situation de la liberté de la presse pour les femmes journalistes : Juin 2021 ».

Le rapport met en lumière un total de 77 cas de violations à l’encontre de femmes journalistes dans le monde, dans lequel la Turquie arrive à nouveau en tête des pays où les cas de harcèlement juridique sont les plus fréquents. 36 des 77 cas au total, qui comprennent des meurtres, des enlèvements, des détentions et des agressions physiques, ont été signalés en Turquie, suivie du Pakistan avec neuf cas.

À Kaboul, Mina Khairi a été assassinée lors d’une attaque à l’engin explosif improvisé (EEI) contre le public. La journaliste travaillant pour Ariana News est déjà le quatrième journaliste afghan tué cette année.

NOTE : L’Afghanistan est l’un des pays les plus dangereux pour les journalistes. Aujourd’hui, les attaques des ailes extrémistes deviennent encore plus fréquentes après l’accord entre les États-Unis et les talibans afghans.

« Le nombre d’agressions par la police contre des femmes reporters sur le terrain a augmenté de 83,3% par rapport à mai. »

Le nombre d’agressions physiques en juin s’élève à 16 au total. Un pourcentage important a été signalé en Palestine, où plusieurs femmes journalistes ont été agressées par les forces armées israéliennes, un cas comprenant le harcèlement sexuel d’une journaliste couvrant les manifestations à Gaza.

« Plus grand nombre de harcèlements judiciaires en un mois »

En Turquie, plusieurs femmes journalistes ont été battues de force et empêchées d’exercer leurs travail alors qu’elles couvraient une manifestation de femmes à Ankara et les manifestations de Kadıköy à Istanbul ainsi que la marche des fiertés organisée par les personnes LGBTI+ à Istanbul, où de nombreuses participantes ont également été violemment attaquées et détenues.

Fin juin 2021, s’est tenue la première audience du procès intenté contre 33 femmes et deux hommes journalistes qui ont rejoint la Marche de la Journée internationale de la femme en 2020. Ils ont été poursuivis pour « participation à des rassemblements interdits » et « résistance à la police ».

La journaliste impliquée de Gazete Yolculuk, Buse Söğütlü, a rejeté les accusations car elle « a participé à la marche d’abord en tant que journaliste et ensuite en tant que femme » et a en outre déclaré que ces méthodes d’intimidation n’empêcheraient pas les journalistes de couvrir les événements.

Fréquemment, les cas de harcèlement judiciaire étaient liés à l’accusation d’ « être affilié à des groupes terroristes et de faire de la propagande ».

Une plainte a été déposée contre la journaliste Ayşe Kara pour ses articles et son appartenance à l’Association des journalistes libres (ÖGC).

Le CFWIJ a également fait référence au procès des journalistes kurdes accusés d’être membre de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK), dans lequel 17 femmes journalistes et travailleuses des médias kurdes ont été jugées pendant neuf ans pour « affiliation à une organisation terroriste et création et direction d’une organisation terroriste armée [PKK] ». Le procès a été reporté pour la 22e fois. La prochaine audience aura lieu le 23 novembre 2021.

NOTE : Selon le CFWIJ, « 25 femmes journalistes ont comparu devant le tribunal pour se défendre en juin ». À ce sujet, le CFWIJ a commenté : « La Turquie est l’un des pays les plus dangereux avec les cas de harcèlement juridique et d’intimidation par l’État. »

Cliquez ici pour lire le rapport complet

À propos de la CFWIJ

Le rapport émane de l’organisation indépendante à but non lucratif « The Coalition for Women in Journalism » qui cherche à établir un écosystème capable de répondre aux besoins d’égalité de la communauté.

Ce projet pionnier né en 2017 vise à rattraper les années où les femmes en journalisme n’ont pas été soutenues par un réseau de soutien. Il relie les femmes journalistes de toutes les régions du monde et favorise une couverture plus diversifiée et dynamique et un meilleur accès aux nouvelles et au public.

Leur contribution à un environnement sûr et indépendant encourage une culture de journalisme féminin responsable et professionnel.

Outre leurs programmes de mentorat, leur collecte intensive de données suit tous les cas de violations auxquels sont confrontées les femmes journalistes et met en lumière l’horrible situation internationale.

Bianet