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IRAN. L’emprisonnement d’un activiste kurde yarsan à Kermanshah

IRAN / ROJHILAT – Kheyrollah Haghjouyan, un militant kurde yarsan, a été emprisonné par le régime iranien aujourd’hui à Sahneh, dans la province de Kermanshah, pour  « avoir insulté les valeurs sacrées iraniennes et les responsables de la République islamique d’Iran ».
 

Le tribunal de district de Sahneh, ordonné l’emprisonnement de Kheyrollah Haghjouyan, membre du Conseil consultatif des militants des droits civiques des Yarsans (minorité religieuse kurde), dans la prison de Dizel Abad, à Kermanshah.

Lors de l’audience d’aujourd’hui, Haghjouyan a été interrogé et inculpé pour ses activités politiques et civiles, a déclaré une source au Kurdistan Human Rights Network (KHRN).

L’enquêteur a émis une caution de 500 millions de tomans iraniens – près de 20 000 dollars américains– pour la libération provisoire du militant. Cependant, il a refusé cette importante caution et nié les charges retenues contre lui, a ajouté la source.

Le Conseil consultatif des militants des droits civiques des Yarsans a confirmé la nouvelle, ajoutant qu’Haghjouyan avait entamé une grève de la faim contre sa détention.

Ces dernières années, cet éminent militant des droits des Yarsans a prononcé des discours lors de diverses cérémonies indépendamment ou au nom du Conseil consultatif des militants des droits civiques de Yarsan, critiquant la situation politique et économique du pays et en particulier les discriminations contre la communauté Yarsani.

Haghjouyan a prononcé son dernier discours le 5 juin sur la tombe de Nimmard Taheri dans la ville de Sahneh.

Nikmard Taheri était un civil kurde de Sahneh, Kermanshah, qui est décédé en juin 2013 après s’être immolé. Sa mort était l’un des trois immolations des adeptes de la religion yari (yarsan) qui ont eu lieu en juin et en août à Hamadan et à Téhéran en 2013.

Un jour avant Taheri, Hassan Razavi, du village de Pol-e Shekasteh dans la province de Hamadan, s’est immolé devant le bâtiment du gouvernorat.

Près de deux mois plus tard, Mohammad Ghanbari, du village de Qarah Dash dans la province de Qazvin, est décédé en s’immolant devant le bâtiment de l’Assemblée consultative islamique à Téhéran.

Cette chaîne de protestations d’immolation était une réaction mortelle contre la discrimination légale visant le peuple yarsan et l’outrage à ses coutumes.

Le rasage forcé de la moustache d’un des adeptes de la religion Yari dans la prison de Hamadan a été l’étincelle qui a déclenché les protestations. Le rasage de la moustache est un acte considéré comme une insulte aux croyants de cette religion.

La communauté yarsan est l’une des minorités religieuses en Iran qui n’est pas reconnue comme une religion à part dans la constitution. Ses adeptes sont privés de presque tous les droits politiques et sociaux.

Les Yarsans vivent principalement dans les provinces de Kermanshah, Lorestan, Hamadan, Kurdistan, Azerbaïdjan, Qazvin, Alborz, Téhéran, Gilan et Mazandaran. La province de Kermanshah est connue comme le centre principal de cette religion.

Bien qu’il n’y ait pas de statistiques officielles sur le nombre d’adeptes de cette religion, la population des Yarsans en Iran, certaines sources parlent d’un à trois millions de Yarsans.