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GRECE. L’Association Per a Pace a apporté de l’aide humanitaire aux réfugiés kurdes de Lavrio

ATHÈNES – L’Association corse Per a Pace, Pour la Paix, a apporté un convoi d’aide humanitaire aux réfugiés kurdes de Lavrio, en Grèce, qui sont livrés à eux mêmes depuis que la Turquie a réussi à les faire passer pour des terroristes auprès du gouvernement grec il y a quelques années déjà.
 
Depuis plus de 35 ans, deux camp de réfugiés accueillent des Kurdes dans la ville grecque de Lavrio, à 60 km d’Athènes. A cause de la guerre au Rojava et l’invasion d’Afrin par la Turquie en 2018, un deuxième camps de réfugiés kurdes a vu le jour à Lavrio avec l’arrivés des centaines de familles kurdes. Les deux camps sont autogérés.
 
Voici les premières impressions des bénévoles de Per a Pace arrivés hier au camp de Lavrio:
 
« Aujourd’hui 26 juin 2021, Per a Pace [Ji bo aşîtî, en kurde] a remis aux réfugiés Kurdes de Lavrio en Grèce 15m3, de matériel solidaire, transportés depuis la Corse.
 
Le rendez-vous était fixé à 11h00 devant l’imposante grille d’entrée du camp. Il faudra prévenir de notre présence par deux coups de klaxonne.
 
Jacques Leleu, le coordonnateur des diverses associations internationales, et Emmy, médecin psychiatre, nous accueillent. Ils nous présentent celui que nous appellerons Nurek [Nurhak], une des rares personnes parlant le français. Nurek nous invite à nous rafraichir dans la cafétéria et faire plus ample connaissance.
 
Dans ce camp il y a des réfugiés politiques kurdes, mais aussi des turcs progressistes solidaires de la cause kurde. Ce ne sont pas des réfugiés « Lambda ».
 
Delha, Gulistan et d’autres, dont nous ne pouvons ni citer les noms, ni montrer les visages sont autour de la table. Certains ont passé plusieurs années dans les prisons turques. Ces réfugiés politiques sont des nouveaux arrivants. Ils ont fui leur pays. En cause, la guerre imposée par la Turquie d’Erdogan. Des villes, des villages ont été détruits. Des enfants, des femmes, des hommes sont persécutés et plusieurs milliers sont détenus dans les prisons. En Turquie ou en Syrie les persécutions des kurdes sont quotidiennes. Les réfugiés transitent à Lavrio dans l’espoir de trouver un pays d’accueil.
 
Ce camp ne bénéficie plus des aides de la communauté internationale, en raison de la pression exercée par la Turquie auprès de l’Europe et du gouvernement grec. C’est ainsi que le monde associatif assure la solidarité internationale et que les réfugiés kurdes, particularité du camp, en assurent eux-mêmes la gestion : école, infirmerie, atelier de couture, cafétéria, aire de jeux… ainsi que la logistique générale du camp (entretien, distribution de la nourriture…). Ils se définissent eux-mêmes comme autogestionnaires.
 
Malgré les nombreuses difficultés et la dureté de la vie, nous avons trouvé des gens déterminés, combatifs, résistants, ouverts et empreints d’une grande humanité, des militants pour la paix.
 
Nous avons constaté que les besoins sont importants et que le matériel solidaire remis a trouvé son toute son utilité. »