KURDISTAN DU SUD – Une délégation du gouvernement irakien a visité le camp de Maxmur où le 5 juin dernier un drone de l’armée turque a tué trois réfugiés kurdes du camp qu’Erdogan avait menacé de « nettoyer », accusant le camp d’être une pépinière de combattants pour le PKK.
La délégation était composée de fonctionnaires du ministère irakien de l’Immigration et des Réfugiés et de responsables de la sécurité irakiens.
La délégation a rencontré les responsables du camp au bureau des Nations Unies (ONU) et a été informée des problèmes dans le camp.
La délégation a déclaré avoir effectué cette visite pour enquêter sur les attaques contre le camp et pour trouver des solutions aux problèmes des résidents du camp.
« Nous nous efforcerons de résoudre les problèmes, de prévenir les attaques et de traiter des questions telles que la situation de l’ONU et les mesures de sécurité. Nous aiderons à résoudre les problèmes, y compris l’aide humanitaire », a déclaré la délégation.
La délégation a rendu visite à plusieurs familles du camp et a écouté leurs problèmes. Les membres de la délégation ont également examiné le site de l’attaque turque qui a eu lieu le 5 juin.
La délégation a révélé qu’elle poursuivra ses visites et essaiera de fournir l’assistance nécessaire au camp. (ANF)
Plus de 12.000 réfugiés à Maxmur
Maxmur (Makhmour) est une ville située à 60 kilomètres au sud-ouest d’Erbil, la capitale de la région du Kurdistan irakien. Le camp de réfugiés de Maxmur est reconnu par les Nations Unies qui, depuis 1998, accueille des milliers de réfugiés du Kurdistan du Nord. De nombreux habitants du camp ont été contraints de fuir leurs foyers dans le nord du Kurdistan en 1993-1994, l’État turc ayant mené une campagne brutale d’agression contre le peuple kurde, niant l’existence de ce dernier, interdisant l’expression de son identité kurde et réprimant la culture kurde, tout en utilisant ses militaires pour détruire des milliers de villages et déplacer des centaines de milliers de personnes. Aujourd’hui, la population du camp de Maxmur a plus de 13 000 résidents, dont de nombreux enfants du camp sont nés apatrides.
Le camp de Maxmur est situé à un endroit stratégique, servant de porte d’entrée vers le sud du Kurdistan (Irak) depuis le sud. En août 2014, alors que DAESH / ISIS envahissait une grande partie de l’Irak et de la Syrie, l’organisation terroriste a pris Maxmur pour cible afin d’avancer sur Erbil, la capitale et la plus grande ville de la région du Kurdistan en Irak. DAESH a envahi et occupé le camp, bien que les habitants de Maxmur se soient joints à d’autres combattants pour résister à l’avancée de DAESH, et les milices populaires, les forces d’autodéfense, les femmes et les jeunes ont finalement expulsé DAESH (l’Etat islamique) après des jours de combat, empêchant une invasion catastrophique du Sud-Kurdistan en organisant une résistance pour l’humanité entière, sans laisser passer DAECH. Après cette victoire, M. Massoud Barzani, alors Président de la région du Kurdistan irakien, a visité le camp Maxmur et a exprimé ses remerciements aux forces d’autodéfense pour leur rôle dans cette victoire.
ANF