Le 12 juin 2021, 6 français ont été arrêtés à l’aéroport d’Erbil et expulsés vers la France. A leur arrivée en France, ils ont été interrogés par la police française. Le même jour, 27 politiciens, journalistes et militants ont été stoppées en Allemagne par la police fédérale à l’aéroport de Düsseldorf, et plusieurs d’entre eux n’ont pas été autorisées à embarquer dans leur avion. Tous se rendaient dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l’Irak, dans le cadre de la « Délégation internationale pour la paix et la liberté ». Les jours précédents, au moins 40 personnes originaires de onze pays avaient déjà été empêchées d’entrer dans le pays à l’aéroport d’Erbil. En plus des 6 français, au moins 14 d’entre eux ont été directement expulsés, plus de 20 sont toujours détenus dans la zone de transit.
La « Délégation internationale pour la paix et la liberté » a pour objectif de rendre compte de la situation humanitaire sur place dans le contexte alarmant de la guerre d’agression turque contre la population dans les montagnes du Kurdistan du Nord. Depuis le 23 avril 2021, les villages de cette région sont bombardés et occupées par les troupes turques presque quotidiennement. La destruction des moyens de subsistance a déjà entraîné le déplacement de plus de 1 500 personnes. Alors qu’un conflit intra-kurde menace de s’aggraver, la délégation souhaite contribuer à un dialogue entre les différents acteurs kurdes de la région.
Des personnes de onze pays européens, de professions et d’horizons politiques différents, participent à la délégation. Une partie du groupe se trouve déjà dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l’Irak, et y a rencontré différents acteurs de la société civile, des syndicats et des partis politiques.
Marie, une des françaises expulsées déclare : « Nous avons voulu nous rendre au Kurdistan du Sud pour attirer l’attention de la communauté internationale sur les bombardements de l’armée turque contre la population dans le nord de l’Irak. A l’aéroport d’Erbil, nous avons été retenus et rencontrés d’autres européens qui avaient été détenus dans une pièce de 4m2 pendant 24h. Nous avons ensuite été renvoyés en France, où nous n’avons pu récupérer nos passeports qu’après avoir subi un interrogatoire des forces de sécurité intérieure. Je ne pensais pas que nous allions nous faire traiter de la sorte et nous faire accuser de terrorisme alors que nous voulions rejoindre la délégation internationale qui œuvre pour la paix. C’est une attente à la liberté de circulation et nous sommes atterrées que l’État français en soit complice. »
En réaction à leur détention à l’aéroport d’Erbil, cinq personnes ont voulu entamé une grève de la faim, elles ont été expulsé de force.
Pour toute autre question, le groupe de la délégation se tient volontiers à votre disposition par courriel à l’adresse del4peace chez protonmail.com. Des entretiens directs avec les participants des différents pays et les français expulsés sont également possibles.
Le 13 juin 2021, Erbil, Kurdistan du Sud
Délégation pour la paix et la liberté au Kurdistan